A genou dans la pièce mitoyenne, la chaleur est presque insupportable. Des flammes lèchent le plafond et de la fumée envahit progressivement l’espace. Une scène que les sapeurs-pompiers du Service territorial d’incendie et de secours observent en toute quiétude. Rien de plus normal puisqu’il ne s’agit pas d’un véritable incendie mais d’une simulation, plus vraie que nature, produite par l’un des nouveaux équipements dont disposent les soldats du feu dans leur nouvelle caserne de Saint-Jean. Dans la tour d’entraînement, grâce à un investissement de 608.000 euros de la part de la Collectivité territoriale, un simulateur de feu réel a été mis à la disposition du Stis. «Un équipement unique dans la Caraïbe, se félicite le lieutenant Christophe Laurens, commandant du Stis. Il a l’avantage de nous permettre de nous entraîner dans des situations d’incendie réel, de travailler sur les feux de navire... Bref, de monter en compétences. » L’officier souligne également l’importance de la tour qui offre un espace d’entraînement à la gendarmerie mais aussi la possibilité d’entreprendre des formations à l’utilisation des extincteurs. Sans oublier le développement de la coopération avec les sapeurs-pompiers des îles voisines. De fait, le jour de la démonstration, le vendredi 7 mars, le capitaine Arnould et le lieutenant Richardson de Saint-Martin sont présents.
« Avant, on s’entraînait où on pouvait »
Éric Berganzoli, le directeur des opérations de KFT, est également là. L’entreprise, spécialisée dans la conception de simulateurs d’incendies et de bâtiments modulaires, a travaillé en étroite collaboration avec les services techniques de la Collectivité et les sapeurs-pompiers du Stis pour concevoir cet équipement de pointe. Un niveau de sécurité des plus élevés, un système de régulation déjà intégré par les formateurs du Stis, un matériel réalisé sur mesure pour la tour de la nouvelle caserne, une maintenance qui peut être réalisée à distance par les techniciens de KFT, tout a été pensé de manière cohérente et efficace. « Avant, dans l’ancienne caserne, on s’entraînait un peu où on pouvait, remarque le lieutenant Charmillon. Beaucoup de pompiers découvraient le feu pour la première fois sur intervention. Avec les risques d’accident et de brûlure que ça peut comporter. Aujourd’hui, ça ouvre un espace de formation spécifique qui permet aux pompiers de prendre conscience des dangers, des limites de leurs équipements de protection, le tout dans un espace mutualisable. »
Il va sans dire que la présentation de l’équipement ne pouvait se dérouler sans une démonstration. Pour celle-ci, le président de la Collectivité et la déléguée du préfet sont invités à enfiler une tenue d’intervention. « Le simulateur peut faire monter la température jusqu’à 350 degrés», précise Éric Berganzoli. « Ça ne peut pas être plus chaud qu’un conseil territorial », sourit Xavier Lédée.
Pour équiper la caserne de ce dispositif, un an de préparation conjointe entre KFT et les services techniques a été nécessaire pour seulement quatorze jours d’installation.
