Le sujet de cesse de revenir dans les conversations. Par le biais de l’évocation des comportements de certains usagers de la route, mais aussi en raison du sentiment accru d’une hausse considérable du nombre de véhicules en circulation à Saint-Barthélemy. Aussi, au moment d’aborder la question des accidents de la route, il a semblé nécessaire d’établir un bilan.
Depuis le début de l’année, le Service territorial d’intervention et de secours (Stis) est intervenu à 124 reprises sur les lieux d’un accident. Un chiffre arrêté au 1er novembre mais qui laisse augurer un bilan final similaire à celui de l’année dernière. En effet, en 2022, les sapeurs-pompiers de Saint-Barth sont sortis 162 fois pour secourir des accidentés de la route. « Je pense que l’on devrait être sur les mêmes chiffres en fin d’année », estime le lieutenant Thierry Brin.
Les deux-roues, premiers accidentés
Au 1er novembre, sur les 124 interventions recensées par le Stis, 81 ont concerné des deux-roues, 17 des voitures, 10 des quads, 3 des poids-lourds, 2 des piétons et 2 autres des engins de chantier. Des données qui ne laissent guère de doute quant à la dangerosité à laquelle sont exposés les pilotes de deux-roues. Des dangers dont ils sont toutefois bien souvent les propres déclencheurs. Essentiellement par leur comportement.
Parfois, il peut s’agir d’un manque de maîtrise. Mais la plupart du temps, il est à se demander si certains utilisateurs de scooters et autres petites motos ne s’imaginent pas en train de circuler dans un univers de jeu vidéo : vitesse excessive, dépassement entre les véhicules (par la droite ou la gauche, sans distinction), freinage de dernière seconde, non-respect de la signalisation, conduite avec une main sur le guidon et le téléphone portable dans l’autre, etc. Pour résumer, si les automobilistes sont loin d’être exempts de tout reproche (absence d’utilisation des clignotants, téléphone au volant, empiètement sur la voie opposée, etc), les « dangers publics » sont légion sur les routes de l’île. Pourtant, les chiffres du Stis ne laissent pas apparaître une envolée de l’accidentologie.
Des travaux salvateurs
L’une des raisons, qui est certainement la plus plausible, est avancée par le lieutenant Brin. « Je crois que les zones de travaux sont un avantage, explique le sapeur-pompier. Simplement parce qu’elles obligent les gens à ralentir ou à s’arrêter. » Néanmoins, deux des mois de l’année les plus « pleins » en termes de densité de la circulation et, par conséquent, de dangers accrus sur les routes, s’annoncent : novembre puis décembre.
Il est aussi bon de noter que de nombreuses personnes impliquées dans des accrochages mineurs n’alertent pas le Stis et la gendarmerie. Sans même évoquer les auteurs de dégradations qui prennent la fuite. Aussi, le nombre des interventions ne reflète qu’une partie, certes majoritaire, des chiffres de l’accidentologie. Toutefois, le Service territorial d’incendie et de secours assure avoir vu son activité opérationnelle augmenter de manière flagrante depuis deux ans. « Les gardes sans sorties sont aujourd’hui très rares », confirme le lieutenant Brin. Les prochaines semaines feront office de révélateur pour l’évolution des comportements routiers sur l’île. Et pour leurs conséquences.
De la question de l’incivisme grandissant |