L’Agence régionale de santé indique que c’est le vaccin de chez Johnson & Johnson qui a été privilégié pour Saint-Barthélemy. De manière moins accessible, le Pfizer sera également proposé aux habitants de l’île.
Moderna, Johnson & Johnson, Pfizer ? Quelques jours avant le début de la campagne de vaccination « massive » voulue par l’Agence régionale de santé (ARS), des incertitudes demeuraient quant au nom du produit qui serait proposé aux habitants de Saint-Barthélemy. L’ARS a tranché. Ce sera le vaccin Janssen du groupe nord-américain Johnson & Johnson qui sera administré aux habitants de l’île. En « cohabitation » avec le Pfizer, qui sera toutefois « plus difficile d’accès », souligne la direction de l’ARS.
Une seule injection
« Il faut qu’on ait un vaccin qui soit plus facile à gérer que le Pfizer-BioNtech sur le plan logistique et surtout que ça évite d’avoir des rendez-vous, que les gens puissent venir librement et de manière importante », avait déclaré dans nos colonnes la directrice de l’ARS de Guadeloupe, Valérie Denux (JSB 1417). C’est une des trois raisons pour lesquelles le Johnson & Johnson a été privilégié. La première n’est pas négligeable. En effet, il ne nécessite qu’une seule et unique injection, à la différence de ses concurrents qui en réclament deux espacées de plusieurs semaines. De plus, il est prêt à l’emploi et son mode de préservation est très simple. Il peut être conservé pendant une durée de trois mois dans un réfrigérateur standard, comme n’importe quel autre vaccin.
Le produit a reçu le 11 mars une autorisation de mise sur le marché par l’Agence européenne du médicament. Le lendemain, la Haute autorité de santé a recommandé son utilisation chez les personnes âgées de plus de 18 ans. Il s’agit du quatrième vaccin autorisé en Europe après ceux de Pfizer, Moderna et AstraZeneca. Il va être commercialisé sur le territoire français par la division pharmaceutique belge du laboratoire Janssen.
La question de l’efficacité revient régulièrement dans les conversations. Les chiffres avancés par les différents laboratoires qui étudient les vaccins varient presque jusqu’à l’envi. Néanmoins, les résultats se recoupent. Pour le vaccin Janssen de Johnson & Johnson, la réduction des cas symptomatiques de formes modérées du Covid-19, deux semaines après l’injection, s’élève à 66%. Des résultats qui en font le moins efficient des quatre.
En effet, le Pfizer et le Moderna assureraient une efficacité supérieure à 90% quand celle de l’AstraZeneca serait de 76%. Une comparaison que plusieurs experts relativisent en précisant que les essais cliniques menés par Moderna et Pfizer l’ont été avant la propagation des variants.
Le plus efficace sur les formes sévères
En revanche, l’efficacité du Janssen s’avèrerait nettement plus élevée (jusqu’à 86%) face aux formes dites graves du virus. Une donnée d’importance puisque ce sont les personnes atteintes de ces formes sévères du virus qui doivent être hospitalisées. De plus, la Haute autorité de santé assure que la protection immunitaire augmente au fil des jours et qu’elle perdure pendant douze semaines.
Par ailleurs, d’autres essais réalisés par les laboratoires ont démontré que ce vaccin, confronté au variant dit britannique, garderait une grande partie de son efficacité. Un autre avantage pour Saint-Barth puisque c’est ce même variant qui circule actuellement sur l’île. En revanche, il ne serait que peu efficace face au variant dit sud-africain.
« Eviter le tourisme de vaccination »
Afin d’éviter un afflux de candidats à la vaccination qui ne seraient pas résidents de l’île, l’Agence régionale de santé entend réclamer un justificatif de domicile aux personnes qui se présenteront dans le centre de vaccination. « Le but n’est pas de vacciner les gens de passage et surtout pas de créer un tourisme de vaccination », affirme la direction de l’ARS.