S’il est une île sur laquelle la directrice de l’Agence régionale de santé peut poser le pied en toute sérénité, c’est sans nul doute Saint-Barth. Vivement interpellée la semaine dernière en Guadeloupe, elle a essuyé un accès de colère du vice-président du Conseil régional d’Ile-de-France, Patrick Karam, qui lui reproche une « ingérence malsaine ». Le président de la Région Guadeloupe, Ary Chalus, s’est également permis quelques critiques. En visite à Saint-Barth aujourd’hui, jeudi 2 septembre, Valérie Denux ne devrait pas avoir à affronter pareils courroux.
De fait, la directrice affiche une évidente sérénité au moment d’évoquer la situation de l’île. « On a été un peu inquiet lorsque la situation s’est dégradée fin juillet, assure-t-elle. Mais on constate une forte diminution depuis trois semaines. » Valérie Denux n’hésite donc pas à parler de « situation apaisée » à Saint-Barth.
« Un effort sur la vaccination des 12/17 ans »
« Il n’y a plus de personne (touchée par le Covid) hospitalisée à l’hôpital De-Bruyn, ni aucun patient venant de Saint-Barth à l’hôpital de Saint-Martin, constate-t-elle. La vaccination continue de progresser doucement même s’il faut faire un effort sur les jeunes puisque seuls 19% des 12/17 ans ont reçu une première dose. J’aimerais bien que cela augmente. » Un souhait qu’elle formulera certainement lors de sa rencontre avec le président de la Collectivité, Bruno Magras, ou lors des visites prévues à l’hôpital, au laboratoire et au Centre médico-social.
La seule rencontre qui pourrait être un peu agitée est celle, probable, avec les membres du collectif qui regroupe les personnels qui s’opposent à l’obligation vaccinale. Car, même si le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le 26 août un report de la mesure en outre-mer (lire encadré), celle-ci n’est évidemment pas annulée. « On travaille sur cette question du report des critères avec le ministère, affirme Valérie Denux. Saint-Barth est désormais dans une situation apaisée et on pourrait envisager de reprendre une vie normale sur ce plan là-aussi. Nous sommes en train de nous organiser. Notre réflexion est alignée sur le calendrier de la rentrée scolaire repoussée. Je me donne donc dix jours pour travailler encore sur tout cela. » Elle précise néanmoins : « Il n’y a pas de raison pour que des mesures appliquées aux personnels dans l’Hexagone ne le soient pas ici. »
Concernant l’injection d’un rappel, sous la forme d’une troisième dose de vaccin, aux personnes âgées de plus de 65 ans, la directrice de l’ARS explique là encore qu’une réflexion est en cours afin d’adapter cette directive à la situation aux Antilles. « Pour le moment, nous nous alignons sur ce qui est demandé au niveau national », insiste-t-elle. Une mise en application raisonnée et spécifique n’est toutefois pas à exclure.