Dans le cadre de son diagnostic territorial de l’offre de soin à Saint-Barth, la commission ad hoc sur la santé mise en place par la nouvelle majorité territoriale a permis de mettre en lumière une réelle insatisfaction de la population. Un résultat qui n’est, toutefois, guère surprenant. Entre le 14 et le 20 juin, les habitants de l’île ont été invités à répondre à un court questionnaire en ligne. Celui-ci était destiné à évaluer le ressenti de la population vis-à-vis de l’offre de soin.
843 personnes ont pris le temps de répondre aux quelques questions posées. Les femmes ont été les plus promptes à donner leur avis puisqu’elles ont été 589, contre “seulement” 254 hommes. Une participation relativement faible, même si la commission estime que le chiffre de 843 votants « montre une réelle mobilisation de la population sur la question de la santé ». Chez les femmes comme chez les hommes, c’est la tranche d’âge « 30 à 49 ans » qui a majoritairement répondu. 340 des 589 femmes entrent dans cette catégorie pour 151 des 254 hommes qui ont répondu au questionnaire.
La commission remarque que «contrairement à la conclusion du rapport d’activité de l’hôpital de Bruyn en 2020 qui faisait état d’un niveau de satisfaction important de la population », il apparaît que « la quasi-totalité des personnes qui se sont exprimées dans cette consultation manifestent un mécontentement général sur l’offre de soin ». Ainsi, 89% des « votants » constatent une difficulté d’accès à des consultations de spécialistes et 43% pour un généraliste. 87% se disent insatisfaits de l’offre de soin en général, 70% sont mécontents de la prise en charge hospitalière et 78% de celle aux urgences.
Les résultats du questionnaire laissent aussi apparaître que 78% des personnes consultées estiment que l’offre de soin ne s’est pas améliorée lors des cinq dernières années. Plus grave, 88% assurent renoncer à se faire soigner. La commission met ce chiffre en parallèle avec le contenu du rapport 2022 de l’Orsag (Observatoire général de santé de Guadeloupe) qui observe que 36% des décès enregistrés à Saint-Barth interviennent avant l’âge de 65 ans. « Les tumeurs sont la première cause de mortalité prématurée à Saint-Barth », souligne la commission, qui évoque un éventuel « retard au diagnostic » pour expliquer ces décès.
Fin des travaux pour la commission ad hoc sur la santé
Le conseil exécutif de la Collectivité territoriale a créé, le mercredi 4 mai, une commission Ad hoc destinée à effectuer un diagnostic de l’offre de santé. Un peu moins de deux mois après, ses travaux ont pris fin. Pour l’heure, si le rapport a été validé par tous les membres de la commission, le document doit encore être présenté aux élus du conseil exécutif puis à ceux du conseil territorial avant d’être rendu public. Reste savoir si le rapport de la commission apportera de réels éclairages sur une situation sanitaire déjà bien connue. De plus, pour mémoire, le domaine de la santé ne relève pas de la compétence de la Collectivité territoriale. Néanmoins, pour le président Xavier Lédée, il s’agissait avant tout d’afficher « la volonté des élus de s’attaquer à bras le corps à cette problématique ».
