Les Saint-Barth sont particulièrement sujets aux maladies cardio-vasculaires, qui causent 27,4% des décès sur l’île (JSB 1308). Il est possible de se prémunir contre l’infarctus en agissant sur six vecteurs aggravants. Le Journal de Saint-Barth et le cardiologue Yves Journo s’associent pour publier une série d’articles sur chacun de ces risques évitables. Troisième volet, l’hypertension artérielle.
A Saint-Barthélemy, le nombre d’habitants victimes d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) est bien supérieur à la moyenne nationale. Et la principale cause de l’AVC, c’est bien l’hypertension artérielle. Celle-ci peut aussi provoquer, dans une moindre mesure, la démence, la perte de mémoire, ou encore l’infarctus du myocarde.
Tout le problème de cette maladie réside dans l’absence de symptômes. Le patient ne consulte pas de médecin, ne se sent pas malade, et donc ne prend pas de traitement adapté. Autre problématique : les médecins prescrivent des médicaments qui font baisser la tension, et dès qu’elle a retrouvé un niveau normal, le patient cesse son traitement. A tort : la tension finira toujours par remonter en l’absence d’une médication adaptée. « En France, un hypertendu sur deux n’est pas correctement traité, contre un sur trois aux Etats-Unis », souligne le cardiologue Yves Journo. « Il faut savoir que lorsque l’hypertension survient, elle dure toute la vie. »
Sel, alcool, stress : le mauvais cocktail
Si vous êtes diagnostiqué hypertendu, il faut suivre un traitement médicamenteux, à vie, pour faire baisser la tension. Ensuite, attention à l’alimentation, et notamment au sel. Pas plus d’une petite cuillère par jour, soit 5 à 6 grammes. « A Saint-Barthélemy, juste après les fêtes, nous avons eu beaucoup de poussées de tension à la suite d’écarts de régime », raconte Yves Journo. « A titre d’exemple, il y a 1 gramme de sel dans une rondelle de saucisson, une tranche de jambon blanc, une poignée de biscuits apéritifs ou chips, cinq olives, un tiers de baguette de pain ou 30 grammes de céréales pour petit-déjeuner. »
« Je profite de cet article pour lancer un appel pressant sur le manque d’équipement dans le domaine des appareils de mesure de la tension, sur l’île de Saint-Barthélemy. Elle possède un seul appareil de Mapa (mesure ambulatoire de la pression artérielle, un appareil que le médecin met à disposition du patient pour la journée, ndlr) pour 10.000 habitants. C’est inconcevable pour une collectivité moderne, qui abrite en théorie plus de 3.000 hypertendus », alerte le cardiologue Yves Journo, qui lance un appel « aux bénévoles qui voudraient nous aider à équiper certains médecins de ville, et surtout l’hôpital, qui en a grandement besoin pour la prise en charge de l’hypertension artérielle et la prévention des AVC à Saint-Barth. »
Chacun peut acquérir un appareil d’automesure en pharmacie, non remboursé par la sécurité sociale. Les médecins recommandent un appareil de prise de tension au bras, plutôt qu’au poignet. En cas de tension très élevée, ne vous affolez pas et refaites le test après une heure de calme.