Saint-Barth -

« Plus on se palpe, plus on se connaît, mieux c’est »


Octobre Rose, c’est un mois dédié à la prévention pour le dépistage du cancer du sein. L’hôpital De Bruyn a organisé le 10 octobre un atelier sur le sujet, pour parler mammographie et autopalpation. Explications pour celles qui n’ont pas pu s’y rendre.

 

Rien ne remplace la mammographie. C’est le premier message à retenir. A partir de 50 ans, tous les deux ans au minimum, il faut effectuer sa « mammo », dépistage remboursé par la Sécurité sociale. Entre temps, l’autopalpation fait aussi son chemin. « L’autopalpation ne remplace pas la mammographie, comme la mammographie ne remplace pas l’autopalpation », résume l’oncologue Marie Laruelle-Henaux. « Mais plus on se palpe, plus on se connaît, mieux c’est. L’idéal est d’effectuer ces gestes tous les trois ou quatre mois, de préférence après la fin des règles. »

 

Mode d’emploi de l’autopalpation

Ces gestes, les voici : d’abord observez vos seins, face au miroir. « Il faut vérifier qu’il n’y ait pas d’asymétrie. On a toutes un sein plus gros que l’autre, mais s’il y a une modification de la peau, comme beaucoup de rides ou un aspect peau d’orange sur un sein, cela doit vous inquiéter », explique la Dr Laruelle-Henaux à une petite assistance, composée principalement de femmes travaillant dans la santé, venues pour elles mais aussi pour conseiller leurs patientes. « Si vous constatez une asymétrie au niveau des mamelons, que l’un est normal et l’autre rétracté, il faut vous en inquiéter. » Ces observations doivent être faites bras le long du corps, puis les deux mains derrière la tête. Ensuite, on passe au toucher.

 

Position debout ou allongée sur le dos, et bien sûr torse nu. Pour le sein gauche, placez la main gauche derrière la tête. Avec votre main droite, bien à plat, appuyez en effectuant de petits cercles, tout autour du sein. « Selon le volume de vos seins, il faut faire un, deux, trois, 10 tours », sourit l’oncologue, qui fait la démonstration sur elle-même : le mannequin d’exercice s’est perdu avec les bagages en soute, entre Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barth. « La glande que vous avez dans le sein est mobile. En cas de cancer débutant, vous sentirez une boule beaucoup plus dure, qui ne bouge pas sous les doigts. La consistance est parfois celle d’une pierre », insiste Marie Laruelle-Henaux. Une fois le sein palpé sur toute sa surface, continuez en remontant jusqu’à l’aisselle. « Après ça, pressez les tétons. Si un liquide sort, cela doit vous inquiéter. » C’est fait, vous savez maintenant vous autopalper !

 

Un cancer dépisté tôt est une vie sauvée

Vigilance, oui, mais attention à ne pas paniquer pour rien. « Dans 90 % des cas de femmes qui consultent parce qu’elles ont senti quelque chose lors d’une autopalpation, c’est bénin. Dans les 10% des cas restants, c’est un cancer dépisté précocement, donc une vie sauvée. » En cas de doute, une consultation chez un médecin s’impose avant toute conclusion hâtive.

 

Car aujourd’hui, les femmes guérissent bien du cancer du sein à condition qu’il soit détecté très tôt. D’où l’importance de cette opération Octobre Rose, qui incite au dépistage. Car ce même cancer reste aussi mortel dans de nombreux cas pris en charge de manière trop tardive.


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Vous portez des prothèses mammaires

Pour une autopalpation avec prothèse, seul le contour du sein nécessite d’être palpé : le tissu glanduleux est normalement retiré lors de la pose des prothèses mammaires. Sans glande, pas de tumeur. Mais on peut difficilement être certain que 100% du tissu ait été retiré. « Dans ces cas là, en général, le chirurgien plasticien aborde de toute façon le sujet avec sa patiente. »

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Comment diminuer le risque de cancer du sein

Si le cancer frappe au hasard, certains facteurs diminuent le risque. « L’activité physique. On le sait peut, mais il est prouvé que trente minutes d’exercice trois fois par semaine diminue réellement le risque de développer un cancer du sein chez les femmes », assure l’oncologue Marie Laruelle-Henaux. « Ensuite, évidemment, le tabac et l’obésité sont à éviter. »

Et les contraceptifs hormonaux (pilule, stérilet hormonal…) ? « La contraception hormonale n’augmente pas le risque de cancer du sein. Mais une exposition prolongée aux œstrogènes endogènes, c’est-à-dire ceux produits par le corps, est un facteur de risque. Qu’est-ce qu’une exposition prolongée ? Les femmes qui ont eu leurs règles très jeunes, qui ont la ménopause très tard… Et celles dont la première grossesse est considérée comme tardive, à partir de l’âge de 30 ans. »

Les traitements hormonaux substitutifs pour lutter contre les effets de la ménopause « sont un gros pourvoyeur de risque s’ils sont pris pendant plus de cinq années », informe la médecin. « Enfin, il peut y avoir des anomalies génétiques. Mais là, il faut consulter un onco-généticien, il y en a à Pointe-à-Pitre et à Fort-de-France. »

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Quel hôpital pour quel traitement ?

L’oncologue de l’hôpital de Saint-Martin, la Dr Marie Laruelle-Henaux, donne une consultation par mois à Saint-Barthélemy, en général le vendredi (contacter l’hôpital De Bruyn pour plus d’information). Elle assure les consultations, diagnostics, suivis, traitements par voie orale. Pour un traitement en intraveineuse du cancer, il faudra se rendre à Pointe-à-Pitre. Mais une unité de chimiothérapie est en cours d’installation à Saint-Martin, et devrait être opérationnelle à la fin du premier trimestre 2019. Les patients des îles du Nord auront ainsi moins de déplacements à effectuer pour se soigner.


JSB 1299