Santé Publique France a publié vendredi 17 avril son deuxième bulletin épidémiologique. Il recense le nombre de patients reçus par leurs médecins traitants ou à l’hôpital, qui ont présenté des symptômes du Covid-19 mais n’ont pas été testés. Par ailleurs, une batterie de tests a été effectuée sur le personnel de Super U, tous négatifs.
Comment le virus circule-t-il sur l’île ? Dans son premier bulletin, Santé Publique France avait recensé 36 cas suspects entre le 23 mars et le 5 avril. Des cas évocateurs qui ne sont pas tous réellement contaminés par le Covid-19.
L’organisme ajoute dans son second bulletin, publié ce vendredi, que durant la semaine du 30 mars au 5 avril, quatorze personnes ont consulté à Saint-Barthélemy pour une IRA (infection respiratoire aiguë). Du 6 au 12 avril, ce chiffre est descendu à 5.
Sur ces deux mêmes semaines, cinq passages à l’hôpital pour une suspicion de coronavirus ont été enregistrés.
L’ARS et Santé Publique France estiment que statistiquement, 3 de ces patients sont réellement contaminés par le virus. Ce qui constitue une baisse importante, depuis le début du mois d’avril.
Interrogés le 6 avril par nos soins, les médecins libéraux avaient annoncé 68 cas suspects en six semaines, principalement rencontrés les deux premières semaines de mars.
Ces chiffres montrent que si le virus a commencé à circuler début mars, les mesures de confinement appliquées ont été efficaces puisque le nombre de personnes symptomatiques n’a fait que décroître depuis.
Parmi les six cas avérés au total à Saint-Barth (aucun depuis le 26 mars), trois avaient contracté le virus à l’extérieur de l’île, les trois autres ont été contaminés localement.
Deux douzaines de tests revenus négatifs
Dans son bulletin, Santé Publique France parle aussi d’un cas sur notre île qui a été dépisté via son médecin traitant, dont le test est revenu négatif.
Par ailleurs, l’ARS Guadeloupe a mené cette semaine un test à grande échelle sur les salariés du Super U, considérant que c’est l’établissement qui reçoit le plus de public sur l’île, en dépistant vingt-sept employés, en début de semaine. Tous les résultats, revenus mercredi 15 avril, sont négatifs. Le personnel des supermarchés compte parmi les plus exposés à la circulation du Covid-19. Sur l’île, une employée de Super U avait d’ailleurs été testée positive au coronavirus, le 26 mars.
Un effet du confinement ?
Le conseil scientifique de Mr Macron annonçait la semaine dernière que l’épidémie allait connaître une aggravation dans les outre-mer, évoquant un décalage de trois à quatre semaines par rapport à la France métropolitaine. Cependant, le confinement, ajouté à la fermeture des frontières, ont été appliqués au tout début de l’épidémie, contrairement à l’Hexagone. Une anticipation qui a dû fortement accentuer l’efficacité de ces mesures.
En effet, la plupart des territoires ultramarins sont épargnés par rapport à la France dans son ensemble : Wallis-et-Futuna n’a connu aucun cas, la Nouvelle-Calédonie s’apprête à lancer un déconfinement anticipé. A Saint-Barthélemy, l’épidémie est jusqu’à aujourd’hui très restreinte. Le nombre de contaminations à Saint-Martin et en Guadeloupe stagne ou augmente faiblement depuis quelques jours.
Ces nouvelles sont encourageantes, néanmoins, la vigilance reste de mise dans ces territoires qui ont quand même connu une progression rapide du virus, en peu de temps. Et dont les systèmes de santé sont moins solides qu’en métropole. Mayotte et la Guyane sont particulièrement surveillées. Et en Guadeloupe, les médecins indiquent qu’au vu des patients qu’ils soignent, le Covid-19 circule bel et bien dans la population.