Le taux de bromates dans l’eau a fortement diminué, mais cette substance chimique est toujours présente, et les raisons de son apparition demeurent inconnues. Les restrictions de consommation restent en vigueur.
Grâce aux nettoyages des réservoirs et la diminution de la quantité de chlore utilisée pour traiter l’eau de ville avant distribution, le taux de bromates dans l’eau a fortement diminué : « Nous sommes a onze microgrammes par litre à la sortie de l’usine, et 20 microgrammes à la sortie du réservoir de Colombier », indique Sophie Durand-Olivaud, directrice des services techniques de la Collectivité. Pour rappel, les premières détections de bromates avaient révélé des taux entre 15 et 312 microgrammes, selon les prélèvements. Une chute, mais les chiffres dépassent toujours le seuil maximal fixé par les autorités, à savoir 10 microgrammes par litre. « On continue de faire des analyses hebdomadaires, sur différents points du réseau. » Par ailleurs, le taux de chlore abaissé nécessite une surveillance accrue de la qualité de l’eau, au risque de développer la bactérie legionella.
Eau minérale à la cantine
La Collectivité a distribué de l’eau minérale aux établissements scolaires (dont certains ont coupé l’alimentation en eau de ville pour éviter tout risque d’ingestion, et laveront les mains des enfants au gel hydroalcoolique), l’hôpital et l’Ehpad, et surtout le service de restauration collective. En effet, si les élèves doivent de toute manière être équipés de gourdes par leurs parents, l’Agence régionale de santé préconise de ne pas utiliser l’eau de ville pour laver les légumes ou cuire les pâtes. La cantine servira donc des plats mitonnés à l’eau minérale.
L’utilisation de l’eau de ville pour laver la vaisselle ou prendre des douches ne représente aucun risque : seule l’ingestion est prohibée.
L’enquête pour déterminer les raisons de la contamination de l’eau est toujours en cours. La Sidem, la Saur, l’ARS et la Collectivité examinent les différentes pistes qui auraient pu conduire à la création de bromates. La thèse d’une pollution de l’eau de mer avant sa désalinisation a déjà été écartée. Celles d’un lot défectueux de produits, de la température trop élevée de l’eau en sortie d’usine, ou de la durée trop longue de stockage sont toujours en phase d’examen. Pour le moment, pas de réponse. « On attend, on espère trouver rapidement. En attendant, les recommandations s’appliquent. »
Risques minimes
Tant que le taux de bromates sera supérieur à 10 microgrammes par litre, l’eau restera considérée comme non potable. Ce seuil fixé par les autorités françaises est un principe de précaution, décidé à cause du manque d’études scientifiques dans le monde sur les effets des bromates sur les êtres humains. Tout ce que l’on sait, c’est que cette substance, à des doses qui se comptent en grammes, donc très supérieures à ce qui existe à Saint-Barth, ou après une ingestion tout au long de la vie, est dangereuse, notamment pour les reins. Les bromates sont aussi classés parmi les cancérogènes.
Mais même si vous avez bu quelques lampées d’eau de ville de-ci de-là depuis le 18 juillet, les risques d’effets néfastes pour la santé sont minimes. Mais comme on n’est jamais trop prudent, le principe de précaution demeure ; c’est aussi (surtout?) une question de responsabilité des autorités sanitaires.
> Malgré plusieurs tentatives, nous ne sommes pas
parvenus à joindre la Sidem ces derniers
jours, ni l’ARS Guadeloupe-Saint-Barth-Saint-Martin.
JSB 1293