Saint-Barth - Eric Djamakorzian hôpital directeur

Le directeur de l’hôpital mandaté pour assurer l’intérim à Saint-Martin

La nouvelle est tombée au milieu de la semaine dernière. Quelques jours après l’annonce du départ, pour le moins précipité et inattendu, de la directrice par intérim du centre hospitalier de Saint-Martin, Anne Calais, l’Agence régionale de santé (ARS) a confié la gestion de l’établissement de santé saint-martinois au directeur de l’hôpital Irénée de Bruyn de Saint-Barthélemy, Éric Djamakorzian. Une mission qui a immédiatement suscité l’inquiétude des personnels et le mécontentement de la présidente du conseil de surveillance de l’hôpital, Marie-Hélène Bernier.
Pour Éric Djamakorzian, qui a pris son poste de directeur à Saint-Barthélemy début mai, « il est normal que l’ARS ait fait cette demande de prise d’intérim au directeur le plus proche ». De fait, une telle requête n’a rien d’inhabituel. Il est courant qu’en l’absence du dirigeant d’un établissement ce soit l’un de ses confrères, lui-même à la tête d’une autre structure, qui soit mandaté pour assurer la gestion dans l’attente d’un remplacement. Aussi, il pourrait s’agir d’un non-événement. Néanmoins, en raison du contexte et de la situation respective des centres hospitaliers de Saint-Barth et de Saint-Martin, cet intérim imposé soulève autant d’interrogations que de difficultés.

Pas de rupture de « dynamique » à Saint-Barth
Dans un premier temps, Eric Djamakorzian a pris soin de rassurer ses troupes. « Mon temps sera partagé entre les deux établissements, explique-t-il. Dans l’attente de la désignation d’un nouveau directeur à Saint-Martin. La difficulté est qu’un directeur intérimaire ne doit pas prendre de décision qui engage l’avenir de l’établissement. Mais d’autres doivent être prises sur des dossiers qui ne peuvent pas être différés. » Le directeur de l’hôpital Irénée de Bruyn va donc être dans l’obligation de se muer en contorsionniste pour assurer le bon fonctionnement des deux centres hospitaliers. Toutefois, il l’affirme : « Je veillerai à ce que la dynamique lancée à Saint-Barthélemy se poursuive. Il n’y a pas de souci par rapport à cela. » Lorsqu’il se rendra à Saint-Martin pour assumer ses fonctions, c’est un cadre de santé qui assurera sa suppléance à Saint-Barth.
Comme indiqué plus avant, cette prise d’intérim survient dans un contexte très particulier. En effet, depuis le début de la nouvelle mandature, en mars 2022, la Collectivité territoriale par la voix de sa première vice-présidente Marie-Hélène Bernier a bataillé pour que l’hôpital de Bruyn obtienne une direction qui lui soit propre. Pour ce faire, le conseil de surveillance a notamment voté la sortie de l’hôpital de Bruyn de la direction commune afin de contraindre l’ARS à nommer un directeur à Saint-Barth. Parallèlement, la situation s’est considérablement dégradée à Saint-Martin.

Lampis-Pattus toujours en arrêt de travail
Contestée par une partie des personnels depuis sa prise de poste en 2019, la directrice des établissements de santé de Saint-Martin (et de Saint-Barthélemy, à l’époque), Marie-Antoinette Lampis-Pattus, a depuis quitté le navire. Courant 2023, l’annonce de son arrêt de travail pour raison de santé est suivie, en juillet, de la nomination d’Anne Calais au poste de directrice par intérim. Une présence qui a permis de faciliter les démarches pour que l’hôpital de Saint-Barth obtienne son propre directeur. Mais le départ précipité d’Anne Calais, pour des raisons qui n’ont pas été dévoilées officiellement, plonge à nouveau les hôpitaux des Iles du Nord dans une situation bancale. A plus d’un titre.
En effet, la principale question qui se pose sur l’intérim imposé à Eric Djamakorzian concerne la durée de cette mission. Comme celui-ci l’a précisé, il est mandaté afin d’officier « pour une période indéterminée ». Or, rien n’indique qu’une nomination à la tête du centre hospitalier de Saint-Martin puisse intervenir dans de courts délais. Principalement en raison du fait qu’officiellement, la directrice en poste est toujours Marie-Antoinette Lampis-Pattus. Du fait de son statut actuel, « en arrêt de travail pour raison de santé », l’Agence régionale de santé ne peut la remplacer. Seul un directeur, ou une directrice, par intérim peut occuper la fonction. Sollicité à deux reprises (mardi 3 et mercredi 4 septembre) par le JSB, le directeur général de l’ARS pour la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy – Laurent Legendart – n’a pas daigné répondre et, ainsi, fournir des éclaircissements sur la situation.

 

Journal de Saint-Barth N°1581 du 05/09/2024

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