Saint-Barth - hopital salle d'urgence

Lampis-Pattus répond : « A aucun moment le médecin ne se retrouve seul »

Directrice des établissements hospitaliers des îles du Nord, Marie-Antoinette Lampis-Pattus répond à nos questions au sujet des réquisitions de médecins généralistes à Saint-Barthélemy. Elle explique : « En temps normal, deux médecins urgentistes sont disponibles tous les jours dans l’établissement. Un pour le service d’accueil des urgences, le second présent en journée et en astreinte nuit et week-end pour assurer les « évasan ». Pendant une période d’une quinzaine de jours, l’effectif médical présents sur l’île n’a pas permis d’assurer la seconde ligne pour les astreintes « évasan ». La situation des deux dernières semaines est tout à fait exceptionnelle et est due à  la conjugaison d’absences pour congé formation, congé annuel et arrêt maladie inopiné. Le fait que de nos praticiens ne soient pas tous résidents de l’île, nous a conduit à solliciter l’appui des médecins de ville qui, rappelons-le, sont également astreints à la permanence territoriale dans le cadre de leur activité libérale. C’est dans ce cadre que le Préfet, et non l’hôpital, a procédé à cette réquisition. »
Au sujet des plaintes formulées par les médecins réquisitionnés, notamment le fait qu’ils sont contraints d’assurer seuls les gardes aux urgences, au service d’hospitalisation et au Smur, la directrice répond : « A aucun moment, il n’a été demandé au médecin réquisitionné d’intervenir en sortie Smur. L’objet de la réquisition était uniquement de tenir une permanence aux urgences dans le cas où le médecin urgentiste serait amené à accompagner une « évasan » à Saint-Martin, donc pour un temps très court, ce qui s’est produit deux fois sur toute la période. Il est important de noter également qu’à aucun moment,  le médecin ne se retrouve seul, il est entouré des infirmiers et des aides-soignants de garde expérimentés, mais surtout, sa période de permanence a été encadrée par un temps de transmission avec l’urgentiste présent avant son départ. » Une affirmation qui ne correspond pas aux déclarations des généralistes qui assurent être « catapultés dans l’hôpital sans aucune réunion d’information ». Là encore, la directrice dément et répète : « Le médecin est entouré d’une équipe para-médicale très compétente, son temps de réquisition reste très limité et un temps de transmission est organisé avec l’urgentiste. »
Si Marie-Antoinette Lampis-Pattus « comprend » que les réquisitions perturbent le quotidien du cabinet du médecin, elle rappelle que « l’exercice de la médecine suppose aussi une participation à la continuité des soins dont le travail sur l’hôpital n’est qu’une variation très épisodique pour ces professionnels qui sont tous formés dans le milieu hospitalier durant  toutes leurs longues études ». Elle ajoute que « compte tenu de la situation particulière de triple insularité, la solidarité entre professionnels de santé hospitaliers ou libéraux doit être érigée en principe fondamental ».
Pour l’heure, la directrice indique que « des renforts de Guadeloupe comblent le planning » en raison de l’absence de médecins. Au sujet d’un éventuel renforcement des effectifs de l’hôpital de Bruyn, elle réplique : « Depuis plusieurs mois, la direction a entrepris des discussions avec les médecins pour leur proposer une nouvelle organisation du temps médical afin d’assurer une plus grande disponibilité des urgentistes et une meilleure prise en charge des hospitalisations. Cette nouvelle organisation sera mise en place le 15 mai avec l’arrivée de deux nouveaux médecins. »

Journal de Saint-Barth N°1464 du 17/03/2022

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