Depuis le 27 septembre 2024, en dépit des bouleversements gouvernementaux, Charlotte Parmentier-Lecocq occupe le poste de ministre chargée des personnes handicapées (au sein du gouvernement de Michel Barnier) puis de l’autonomie et du handicap (gouvernement Bayrou). Ce mardi 8 et le mercredi 9 avril, elle sera présente à Saint-Barthélemy après un passage en Guadeloupe et à Saint-Martin. Pour la ministre déléguée, l’objectif de cette visite à Saint-Barth sera de prendre la mesure des difficultés qui persistent sur l’île en matière d’accompagnement des personnes souffrant d’un handicap.
Ehpad : un équilibre financier à trouver
Ce mardi en fin d'après-midi, le programme Charlotte Parmentier-Lecocq va débuter par une visite de l’Ehpad (Établissement d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes) de Gustavia. La ministre pourra s’enquérir des difficultés existantes, notamment de gestion. En effet, afin d’équilibrer les comptes et de ne pas avoir à augmenter le montant de l’hébergement dont s’acquittent les résidents (par leurs propres moyens ou par le biais d’aides sociales), la Collectivité est sollicitée tous les ans, comme chaque organisme de tutelle.
Car le prix à la journée doit être réajusté annuellement en fonction des dépenses engagées ou prévisionnelles. Depuis plusieurs années, la Collectivité territoriale permet, par le versement d’une subvention, d’équilibrer la balance et ainsi de maintenir le prix de la journée à un niveau abordable pour les habitants. Or, au sein du budget primitif 2025, aucune ligne budgétaire concernant cette subvention n’apparaît.
Par conséquent, en l’absence de cet apport financier de la part de la Collectivité, la direction de l’Ehpad, qui est aussi celle de l’hôpital de Bruyn, va être contrainte de réajuster les tarifs à hauteur des besoins. Selon le directeur, Éric Djamakorzian, la hausse envisagée devrait faire grimper le prix de 50 euros par jour et par patient. Ce qui signifie que le coût de l’hébergement et de la prise en charge passerait à environ 4.500 euros par mois. Néanmoins, le directeur, qui a sollicité à plusieurs reprises la présidence de la Collectivité pour clarifier la situation, assure qu’il se tient « à la disposition des services pour voir quelles solutions peuvent être mises en place ». Il est aisé d’imaginer que cette question sera abordée lors de la visite de la ministre déléguée à l’Ehpad de Gustavia.
Quid du Pôle Autonomie et Handicap ?
Demain, mercredi, Charlotte Parmentier-Lecocq doit se rendre dans le quartier de l’Anse des Cayes. Elle y visitera les locaux temporaires de l’Institut médico-éducatif. Une structure ouverte depuis le 27 novembre 2023 et qui a été confiée aux soins de l’association OVE Caraïbes, basée à la Martinique. Une éducatrice spécialisée, une monitrice éducative, une aide médico-psychologique, mais aussi deux infirmières libérales, une orthophoniste, un kinésithérapeute et une psychomotricienne y officient. Dans des préfabriqués, puisque l’implantation sur le site de l’aire de jeux du quartier ne doit être que temporaire. En effet, l’IME comme d’autres organismes tels que Coralita auraient dû s’installer depuis fin 2024 dans un Pôle Autonomie et Handicap. Mais le bâtiment, qui doit être érigé à Saint-Jean en lieu et place de l’actuelle fourrière, n’est encore qu’à l’état de projet. Une situation qui s’avère pénalisante et qui ne facilite pas la tâche d’OVE Caraïbes. La ministre déléguée procèdera ensuite à l'inauguration de la Maison territoriale des personnes handicapées, à Gustavia.
Dans une publication en ligne datée du 21 mars, le président de la Collectivité, Xavier Lédée, a écrit : « Après des mois de travail et de concertation, je suis fier que le préprogramme architectural du Pôle Autonomie et Handicap ait pu enfin faire consensus auprès de tous les opérateurs impliqués dans cette démarche. Le concours d'architecte sera lancé dans les prochaines semaines. » Au budget 2025, la ligne « Institut médico-éducatif et Maison d’accueil spécialisée » prévoit un investissement de 2,76 millions d’euros. En revanche, pas de crédit prévu, pour l’heure, en vue de la construction du Pôle autonomie et handicap.
Des sujets dont la ministre déléguée pourra également s’entretenir avec les organismes et associations impliqués dans le handicap, à l’occasion d’une table ronde.