Des effectifs réduits, des services qui fonctionnent au ralenti, les effets de la dengue se font sentir avec force depuis de nombreuses semaines à Saint-Barthélemy. De fait, selon le dernier bulletin de Santé Publique France, le nombre de cas cliniquement évocateurs vus en consultation dépasse désormais la centaine (plus de 200 à Saint-Martin). Parallèlement, le nombre de passages aux urgences a plus que doublé en une semaine, passant de 25 à 54. Les patients hospitalisés sont également en augmentation avec 11 cas signalés, contre 7 une semaine auparavant. Un bilan pour les passages aux urgences et les hospitalisations nettement supérieur à celui de Saint-Martin (22 passages aux urgences et seulement trois hospitalisations). A Saint-Barthélemy, depuis le début de l’épidémie, près de 400 cas cliniques ont été diagnostiqués. Pour l’heure, les Iles du Nord sont maintenues en phase 3 de l’épidémie, quand la Guadeloupe et la Martinique sont passées au stade 4.
Dans une publication sur un “réseau social”, le président Xavier Lédée assure que « la Collectivité est pleinement engagée dans la lutte contre l'épidémie de dengue qui sévit actuellement ». L’élu précise que le territoire est « fortement touché par le virus comme le montre l'absentéisme dans le milieu professionnel », sans pour autant s’appuyer sur des données chiffrées qui permettraient de mesurer les effets réels de la dengue sur l’activité professionnelle. Le président Lédée affirme que la Collectivité « a participé la semaine dernière à la réunion de crise initiée par la préfecture et l'ARS (Agence régionale de santé, ndlr) » et que « tout est mis en œuvre pour circonscrire la progression du virus ».
Xavier Lédée explique ainsi que la Collectivité « va ainsi continuer de relayer la communication institutionnelle de l'ARS et de la préfecture, avec l'appui de tous les médias », en mentionnant les « réseaux sociaux, radios, Journal de Saint-Barth ». Le JSB précise que si une publication de l’Agence régionale de la santé a bien été diffusée dans le Journal de la semaine dernière (1542), il n’y en avait aucune émanant de la Collectivité. Tout comme dans cette édition (1543), dans laquelle aucun message officiel, ni de l’ARS ni de la Collectivité, n’a été transmis au Journal pour informer la population des consignes de sécurité ou des mesures prises pour lutter contre la propagation du virus sur l’île.
Dans la même publication sur un “réseau social” datée du 23 novembre, le président Lédée écrit : « Nous avons d'ores et déjà mobilisé les services techniques de la Collectivité pour que chaque bâtiment public notamment les écoles, puisse être inspecté et, en cas de découverte de gites larvaires, puisse être traité (…) Nous allons également mettre en place un numéro dédié afin qu'une intervention des services de la collectivité puisse être rapidement mise en œuvre lorsqu'il y a suspicion de gîtes larvaires (stockages intempestifs d'objets qui pourraient être à risque sur tout le territoire de l'île). » Enfin, l’élu ajoute qu’il compte « sur la participation de l'ensemble des acteurs socio-économiques de l'île afin de lutter contre l'épidémie, notamment les entreprises de BTP qui doivent veiller à la bonne tenue des chantiers ».
Quelques internautes ont pris le temps de réagir aux écrits de Xavier Lédée. « Le seul traitement efficace est comme à l’époque le camion, écrit Eric. Comment est-il possible que soient autorisés les traitements à outrance dans les villas et que quatre passages par an, la nuit, d’un camion qui traite l’ensemble de l’île en une fois présente un risque sanitaire ? » Pour un autre internaute, il est indispensable que les chantiers fassent l’objet de « traitements obligatoires, réguliers et contrôlés ». Un troisième évoque « les épaves laissées sur le bord des routes et des terrains ». Pour résumer, en termes de lutte contre la dengue, beaucoup de travail reste à faire pour éviter que ne s’aggrave davantage l’épidémie actuelle.