La campagne de vaccination doit débuter lundi 18 janvier à Saint-Barthélemy. Elle concerne dans un premier temps les personnes fragiles, notamment les résidents de l’Ehpad, le personnel soignant de plus de 50 ans ou présentant des comorbidités, mais également les pompiers.
Si la mise en place de la campagne a mis plus de temps que sur d’autres territoires (elle a commencé fin décembre en métropole, vendredi 8 janvier en Guadeloupe et mercredi 13 janvier à Saint-Martin), c’est que les autorités sanitaires doivent préalablement récolter le consentement des personnes volontaires et sur l’île, leur nombre n’était pas suffisant pour commencer à acheminer le vaccin.
L’enjeu est avant tout logistique, il faut gaspiller le moins possible : le vaccin Pfizer/BioNtech est conservé dans un « super congélateur » en Guadeloupe, à -80°C. Une fois décongelé, le vaccin ne peut être gardé que cinq jours. Chaque flacon contient six doses qu’il faut utiliser au plus vite après ouverture. Les vaccins seront acheminés entre la Guadeloupe et Saint-Barthélemy en avion, par un transporteur spécialisé dans le transport de médicaments.
Si en métropole on sait que des centres de vaccination commenceront à ouvrir pour la population générale dès le 18 janvier, on ignore encore quand ce type de centre sera déployé à Saint-Barthélemy. Ils seront réservés en priorité aux plus de 75 ans résidant à domicile. Les personnes de plus de 65 ans, celles de plus de 50 ans présentant des comorbidités pourront aussi s’inscrire dans les centres de santé afin de se voir proposer, quand ce sera possible, l’accès à la vaccination.
Bientôt un vaccin plus facile à conserver
Lors du Conseil territorial du 8 janvier, Patrick Bordjel (Unis pour Saint-Barthélemy) interroge Bruno Magras sur le choix du vaccin Pfizer/BioNTech pour le lancement de la campagne de vaccination sur l’île, plutôt que celui développé par Moderna, plus facile à conserver. Le PDG de Moderna, Stéphane Bancel, de passage sur l’île, aurait proposé d’en envoyer.
« J’ai reçu M. Stéphane Bancel, nous en avons discuté en long et en large et il m’a personnellement dit que bien évidemment nous étions tributaires du circuit étatique, répond Bruno Magras. Tant que nous n’avons pas reçu d’autorisation quelconque nous ne pouvons pas faire de deal avec Moderna, quelles que soient les propositions qui seraient faites. Très honnêtement, le patron de Moderna ne m’a pas proposé de m’approvisionner directement parce qu’il sait qu’il ne peut pas. », répond Bruno Magras.
Le vaccin Moderna se conserve à -20°C. Il est autorisé en Europe depuis le 6 janvier et avait déjà été approuvé au Canada, aux Etats-Unis et en Israël. Les 50.000 premières doses du vaccin sont arrivées lundi 4 janvier en métropole, qui reçoit 520.000 doses du vaccin Pfizer chaque semaine.
Le vaccin Moderna est dirigé en priorité vers les régions dans lesquelles l’épidémie de Covid-19 est la plus active : le Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté, la région Auvergne-Rhône-Alpes, et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. En tout, douze établissements de santé ont reçu des doses de ce vaccin. Le ministère de la Santé vise une disponibilité du vaccin Moderna dans tous les départements d’ici fin janvier.
Au total, 225 millions de doses de vaccin ont été pré-commandées pour l’année 2021, environ trois doses par français. Selon les recommandations en vigueur, deux doses du vaccin injectées à trois semaines d’intervalle sont nécessaires pour assurer une protection efficace.