Le centre de vaccination installé au stade de Saint-Jean n’est pas encore ouvert, mardi matin, que déjà plus d’une centaine de personnes fait le pied de grue dans une longue file d’attente.
Un livre à la main, Rebecca patiente le long des grilles du stade de Saint-Jean. Il n’est pas encore 8 heures du matin mais, à l’endroit où elle se tient, il est impossible d’apercevoir l’entrée du centre de vaccination. De fait, elle n’est pas la seule à vouloir inaugurer le « vaccinodrome ».
Devant elle, plus d’une centaine de personnes attendent tranquillement que les équipes de la Croix Rouge leur ouvrent les portes. Malgré les réticences à se faire vacciner exprimées de vive voix ou sur les réseaux sociaux depuis des mois, les candidats à l’inoculation du Pfizer-BioNTech sont donc nombreux, en ce mardi 20 avril, à s’être précipités au stade.
« S’il faut attendre, j’attendrai, lance Christine. Ça fait des mois que j’espère que l’on va nous proposer un vaccin pour sortir de cette pandémie. Alors maintenant que l’on nous le sert sur un plateau, je viens ! » Seul, en couple, entre collègues, le cortège des futurs vaccinés est aussi étendu que varié.
Lunettes de soleil, une casquette de baseball vissée sur le crâne, un homme est solidement accroché à son téléphone cellulaire. Plus loin, un petit groupe s’est formé et les rires fusent. Des amis se croisent et se saluent avant de prendre place en queue de file. Tout le monde attend, tranquillement. En revanche, dans les travées du stade, l’ensemble des volontaires enrôlés sur le centre s’agitent afin d’être prêts à l’heure dite.
Les bénévoles montent et descendent les marches dans les tribunes. C’est par celles-ci que le public va franchir chaque étape du dispositif. « On leur donne un court formulaire à remplir, ensuite ils font la queue pour passer devant un médecin », explique Jean-Noël Machon, le président de l’antenne locale de la Croix Rouge. Le parcours est fléché, balisé, marqué. Et quand bien même quelqu’un s’égarerait, les bénévoles sont d’ores et déjà aux aguets afin d’orienter les futurs vaccinés dans la bonne direction. Toutefois, même dans une organisation bien rodée, les ajustements de dernières minutes sont indispensables.
« Il y a dans la file des personnes qui avaient un rendez-vous ce matin au dispensaire pour leur deuxième injection », prévient une bénévole. Immédiatement, deux émissaires partent à leur recherche. Perdus dans la file d’attente, ils sont ainsi une vingtaine à devenir prioritaires. Les premiers arrivés, bien positionnés devant les grilles, n’ont d’autre choix que d’échanger quelques sourires. Parfois un brin crispés...
Il est un peu plus de 8h30, les portes s’ouvrent. Prise de température, distribution des formulaires, l’affaire est lancée. « Par ici monsieur », « à votre gauche madame »... La main frémit légèrement mais l’un des bénévoles, pharmacien de profession, passe sans coup férir le cap de ses premières injections. « C’est la première fois que je fais ça, donc j’avais un peu d’appréhension », souffle-t-il derrière son masque. En réalité, ses « patients » d’un jour sont ravis. « C’est déjà fini ? s’étonne une dame. Et bien j’espère que ce sera lui pour le rappel. »
A la fin de cette première journée, 341 personnes auront été vaccinées.