L’épineux dossier de l’amélioration de l’offre de soins à Saint-Barthélemy constitue l’un des principaux axes de travail de la nouvelle majorité territoriale. A commencer par la première vice-présidente, Marie-Hélène Bernier, qui en a fait son cheval de bataille. Aussi, après avoir organisé une grande réunion en Collectivité avec les acteurs de la santé dans le courant du mois d’octobre (JSB 1491), la Collectivité et le CESCE (Conseil économique, social, culturel et environnemental) ont sollicité les services de l’hôpital Foch (Suresnes) afin de mener une mission exploratoire sur l’île. Celle-ci s’est déroulée tout au long de la semaine dernière, en présence de Serge Morel, ancien directeur général du groupe hospitalo-universitaire AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris). Une mission qui a permis d’établir un dialogue plus serein avec la direction de l’Agence régionale de santé (ARS) et celle du centre hospitalier de Bruyn avec, à la clef, des accords de méthodes pour améliorer l’offre de soin en général et pour initier l’installation d’une maison de la santé puis, à plus long terme, la construction d’un Pôle santé à Saint-Jean.
Dans un premier temps, la Collectivité a reçu l’aval de la directrice des hôpitaux des Iles du Nord, Marie-Antoinette Lampis-Pattus, pour créer une Maison de la santé dans un délai de six mois. Un projet qui ne sera donc qu’une étape vers une structure plus importante. En effet, c’est au fil des rencontres et des échanges avec les différents acteurs de la santé sur l’île la semaine dernière que la perspective d’un Pôle santé s’est dessinée. « Il faut construire les choses avec tous les acteurs locaux, recommande Serge Morel. Mais la question de la relocalisation de l’hôpital en un pôle santé est un gros point d’accord. Aujourd’hui, il importe de coordonner un projet qui associe la médecine de ville les intégrant dans un parcours de soins. Surtout, il ne faut pas se tromper de méthode. » Le spécialiste souligne l’importance d’une « synergie ». Pour ce faire, la Collectivité a d’ores et déjà lancé le recrutement d’un coordinateur santé. Mais il ne s’agit que d’une étape supplémentaire vers un projet qui réclame réflexion et travail de fond.
Pour l’heure, il s’agit de faire « décanter », comme l’explique Serge Morel, l’ensemble des données recueillie lors des nombreuses rencontres organisées la semaine dernière. Pour affiner et préciser les besoins sanitaires de l’île, en lien étroit avec la direction de l’hôpital et celle de l’ARS. L’objectif étant de proposer un projet de construction du Pôle médical sur un terrain de la Collectivité à Saint-Jean. En l’occurrence, celui qui se situe en face du Super U. D’une superficie de 8.000 mètres carrés, il sert actuellement de dépôt pour les sargasses et autres remblais de construction. Le projet d’y installer des locaux de stockage pour les services techniques semble donc voué à disparaître.
La structure aurait pour fonction de réunir des professionnels de santé, comme des spécialistes en quête d’un cabinet pour exercer de manière permanente ou ponctuelle, d’y installer un centre de biologie mais également de l’équiper de logements destinés à accueillir médecins, personnels hospitaliers ou spécialistes. « Avec une meilleure localisation et une logique opérationnelle, ce projet peut permettre d’engager rapidement un processus », soutient Serge Morel. Parallèlement, une proximité immédiate avec l’aéroport entraînerait une amélioration de l’efficacité des évacuations sanitaires. Particulièrement si, dans les prochains mois, la préfecture et la direction des hôpitaux des Iles du Nord parviennent à entériner la mise en place d’un dispositif plus fiable et qui puisse être activé 24 heures sur 24.
« Comme Monsieur le Préfet l'a souligné, l'idée est d'avancer dès à présent tous ensemble pour les citoyens de Saint-Barthélemy dans la direction de l'amélioration de l'offre de soins à Saint-Barthélemy, en laissant de côté pour l'instant le désaccord sur le foncier de l'actuel hôpital », explique Marie-Hélène Bernier. Une chose est sûre : la venue de Serge Morel n’a pas été inutile. A la fois en qualité de conseiller, de coordinateur, mais aussi de diplomate. La Collectivité doit désormais officialiser ces projets en les élaborant de manière plus concrète et en les soumettant aux instances territoriales décisionnaires.
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