Saint-Barth - Coralita

Coralita, une structure associative au service du handicap

L’association Coralita a été créée par le Club Soroptimist de Saint-Martin. Depuis, elle s’est développée autour d’une ambition majeure : « Contribuer à l’autonomie de la personne. » En l’occurrence, des enfants et des adultes en situation de handicap. A Saint-Barthélemy, Coralita regroupe trois services, trois structures distinctes. Le CAMSP (Centre d’action médico-social précoce), qui s’adresse à des enfants âgés de 0 à 6 ans, le Sessad (Service d’éducation spécialisé et de soins à domicile) pour les 6 à 18 ans, et le Samsah (Service d’accompagnement médico-social pour les adultes handicapés). Éducatrice spécialisée au sein des trois services, Ghislaine Morice bénéficie notamment du soutien de Karine Déchelette, psychologue au Sessad qui assure un intérim pendant six mois.

Un nombre de places limité
Le CAMSP s’occupe de quatre enfants. « Les familles peuvent venir avec une lettre de leur médecin, sans attendre que le Centre médico-social ait notifié une orientation », précise Ghislaine Morice. Si la structure ne dispose que de quatre places, elle permet d’effectuer des bilans et des diagnostics précoces. Grâce au concours de professionnels basés à Saint-Martin, comme un neuropsychologue ou une orthophoniste, qui viennent régulièrement à Saint-Barthélemy.
Pour le Sessad, c’est une commission qui décide si l’enfant a besoin d’être orienté vers une structure déterminée. Survient ensuite le diagnostic. « Mais ce n’est pas parce qu’un enfant était au CAMSP qu’il va automatiquement intégrer le Sessad », souligne Karine Déchelette. D’autant plus que le Sessad ne dispose que d’un nombre limité de places. Sept, en l’occurrence. « Les enfants peuvent être détectés dès l’école, mais peu restent jusqu’à leurs 18 ans », explique la psychologue.
Le Samsah, comme le CAMSP, dispose de quatre places. « Pour les personnes en situation de handicap mais qui ont une autonomie, souligne Ghislaine Morice. L’objectif est de les aider à prendre pied dans la société, au niveau social et, ou, professionnel. » Il est à noter que le nombre de place est resté le même dans les trois structures depuis 17 ans, soit depuis la création du Sessad. « A Saint-Barth, la création a été plus chaotique en raison des difficultés d’installation liées au local, au logement », précise l’éducatrice spécialisée.

« L’inclusion professionnelle, c’est fantastique »
Parmi ses missions principales, Coralita insiste sur l’importance de l’inclusion. « On essaye de se mettre en lien avec tous les acteurs locaux, assure Ghislaine Morice. Les écoles, les familles, les professionnels du médico-social… Il est important d’obtenir un avis de toutes et de tous. On ne travaille pas dans notre coin. » De fait, il est nécessaire de «passer le relai » lorsque les enfants quitte la structure. «L’existence du CFA (Centre de formation des apprentis, ndlr) est intéressante pour envisager une suite professionnelle, souligne Ghislaine Morice. L’inclusion professionnelle, c’est fantastique. Parvenir à travailler, cela change tout pour des personnes pour lesquelles, parfois, tout est compliqué. »
En réalité, le handicap à Saint-Barthélemy demeure «compliqué ». Qu’il soit, visible, invisible ou, encore parfois, dissimulé. « C’est la raison pour laquelle il est important pour nous d’expliquer comment fonctionnent nos structures et ainsi rendre les choses claires », affirme l’éducatrice spécialisée. Le fait de bénéficier d’un point d’ancrage est tout aussi important. « Pendant longtemps, on n’avait pas de local, rappelle Ghislaine. C’est seulement depuis deux ans et demi que l’on est installé à Merlette. Mais ce n’est pas ici que tout se passe. On intervient beaucoup à l’extérieur. » Néanmoins, un point central qui regrouperait tous les organismes aurait des avantages non négligeables.
« Pour la question de l’inclusion, il serait bénéfique d’être à Saint-Jean », explique Ghislaine, qui fait référence au Pôle Autonomie et Handicap qui tarde à voir le jour. «Tout l’intérêt de ce pôle serait d’être regroupé mais aussi d’être à proximité d’autres structures », insiste l’éducatrice spécialisée. Le stade, la plaine des jeux, mais aussi le futur groupe scolaire.
Le travail quotidien effectué au sein des trois structures de Coralita s’inscrit sur le long terme. Une « adaptation progressive », un cheminement qui concerne les enfants et adultes en situation de handicap, mais aussi les parents, les enseignants, le public. Dans un contexte qui s’avère souvent peu favorable, en raison de l’absence de certains professionnels de santé, par exemple.
Une série de problématiques que les représentants de l’association pourront, à n’en pas douter, aborder les 8 et 9 avril avec la ministre déléguée à l’autonomie et au handicap.

Journal de Saint-Barth N°1610 du 03/04/2025

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