Notre île compte actuellement huit cas positifs de coronavirus, et aucun cas grave. L’épidémie reste sous contrôle malgré la réouverture des frontières.
« On savait très bien en rouvrant les frontières que l’on ne resterait pas à zéro cas », souligne la préfète des Îles du Nord, Sylvie Feucher. Redescendue à zéro cas fin avril, un premier porteur de Covid-19 a été détecté à Saint-Barthélemy mi-juillet, importé de Guyane, et immédiatement isolé. Aujourd’hui, le territoire compte huit cas actifs de Covid-19, tous confinés sans symptôme grave. Certains viennent de l’extérieur, d’autres sont des cas contacts dépistés ensuite.
Cela porte le total de cas depuis le début de l’épidémie à 17 sur notre île, qui n’a déploré aucun mort ni aucun cas grave à ce jour. Au total plus de 2.000 tests ont été réalisés au laboratoire, ce qui porte le taux de positivité à 1,02%. « La gestion de l’épidémie à Saint-Barthélemy est bonne, grâce à l’échelle du territoire et aux moyens mis en œuvre par la Collectivité », salue la préfète, évoquant l’acquisition de machines de test pour le laboratoire, l’emploi d’agents d’accueil à l’aéroport et au port, le logiciel de suivi en cours d’élaboration par Solutech.
Beaucoup redoutaient que l’ouverture des frontières aux touristes venant de zones rouges, notamment les Etats-Unis, n’entraîne une explosion des contaminations. Pour le moment ce n’est pas le cas. « Nous devons essayer de ménager l’économie et la santé, en jonglant avec les différentes mesures. C’est un équilibre difficile à trouver. » A Saint-Martin, les élus ont souhaité que la frontière terrestre soit fermée de nouveau quand Sint-Maarten a choisi de rouvrir l’aéroport aux Etatsuniens. A Saint-Barthélemy, où le volume de touristes n’est pas du tout le même, Bruno Magras a préféré rouvrir l’île pour donner du souffle aux acteurs économiques, avec l’obligation des tests négatifs pour les arrivants.
Aujourd’hui face au bond de l’épidémie en Guadeloupe et à Saint-Martin/Sint-Maarten certains demandent que les voyageurs en provenance de ces territoires soient également soumis au test PCR à moins de 72 heures pour entrer à Saint-Barthélemy. «Nous n’en sommes pas là pour le moment », tempère Sylvie Feucher. « Et de toutes façons les laboratoires sont saturés. Certains ici aimeraient se faire dépister toutes les semaines, mais il faut garder les tests pour les cas symptomatiques ou les cas contacts proches. »
A Saint-Barthélemy, restaurants et bars doivent fermer leurs portes à minuit, et chaque manifestation doit faire l’objet d’une validation par la préfecture. « Je ne veux pas empêcher la vie, mais je veux que les choses soient faites sérieusement. Et je ne veux pas pénaliser les bons élèves. A Saint-Barthélemy la taille du territoire permet une gestion de proximité. »
Si certaines villes de Guadeloupe ont commencé à imposer le port du masque également dans les rues fréquentées, ce n’est pas à l’ordre du jour pour les Îles du Nord. «Je considère qu’on n’est pas non plus dans la rue de Rivoli… Les gens portent le masque, on en a distribué 37.000 et notamment à tous les enfants de Saint-Barthélemy. Je ne veux pas prendre des mesures qui seraient inapplicables », indique la préfète de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. « Si on avait une contamination régulière à Saint-Barth, un cas par jour pendant une semaine par exemple, je réviserai mes positions. Mais pour le moment ce que j’espère c’est que la rentrée scolaire se passe bien, que les enfants reprennent l’école normalement, et que l’économie redémarre en novembre.»