Saint-Barth - accueil aéroport covid

Au port et à l’aéroport, l’accueil spécial Covid s’organise

Depuis lundi 6 juillet, des agents missionnés par la Collectivité accueillent les arrivants au port et à l’aéroport, thermomètre en main et masque sur le nez, pour leur signifier la procédure à suivre. Les démarches restent compliquées pour les touristes étrangers.

 

A l’aéroport et au port, depuis lundi 6 juillet, des agents d’accueil de la société St Barth Event réceptionnent les arrivants, thermomètre infrarouge à la main. Ce jour-là (jeudi dernier), il y a beaucoup de monde qui arrive par avion. Ils sont donc quatre agents masqués dans le hall, vêtus de noir, pour accueillir les voyageurs une fois que ceux-ci ont présenté leur passeport au contrôle aux frontières. Prise de température, vérification des tests Covid négatif ; pour ceux qui n’ont pas réalisé le test en amont, les agents expliquent comment prendre rendez-vous auprès du laboratoire Bio Pôle, se faire dépister, et informent qu’il faut rester confiné jusqu’à obtention des résultats, dans les 24 heures. La plupart des gens sont déjà au courant, en particulier les Français. Un seul récalcitrant cet après-midi, arrivant de la métropole : «Vous n’avez pas le droit aujourd’hui de me contrôler aujourd’hui, les tests ne sont pas obligatoires pour le moment ! Je travaille à la préfecture ! » « Où est votre masque monsieur ? » « Dans ma poche », s’agace le résident de Saint-Barth, avant de profiter d’une diversion pour échapper aux agents, qui notent les coordonnées de tous les arrivants. Il fera quand même l’objet d’un signalement aux services de la Collectivité et à la préfecture (qui n’est en réalité pas son employeur, bien sûr).

A part ça, les arrivants ont l’air de jouer le jeu, tant bien que mal. Ce même jour, cinq avions Tradewind sont attendus sur la piste d’atterrissage de Saint-Jean. Ce qui explique la présence dans le hall d’arrivée de Donna Cohen, américaine et résidente de Saint-Barthélemy. Bijoutière de profession, elle vient en aide bénévolement aux autorités locales pour guider les touristes américains. La Collectivité a diffusé largement son numéro de portable sur ses communiqués de presse, et elle reçoit quantité d’appels, d’e-mails et de textos depuis les Etats-Unis. Donna Cohen a suivi en ligne une formation de quelques heures sur le “contact tracing”, dispensée par la John Hopkins University. Elle remplit un peu le rôle d’office du tourisme auprès des visiteurs, alors que sur le site internet de ce dernier, le Covid-19 n’est mentionné nulle part. Mais elle-même est un peu dépassée par l’ampleur de la tâche et ne sait pas toujours quoi répondre à ses interlocuteurs. « Beaucoup veulent venir et ils veulent faire le test. Mais aux Etats-Unis, le temps d’avoir le résultat du test, ça prend minimum quatre jours, et souvent jusqu’à sept jours ; donc ils ne peuvent pas fournir un test à moins de 72 heures ! » explique Donna Cohen. «En plus, certains confondent les deux tests, sérologique et PCR ; d’autres font des tests qui sont pas valables en France… » Les touristes sont partants pour se faire dépister, autant chez eux que sur place où cela paraît plus facile. Mais pour ce faire, il faut prendre rendez-vous. A l’aéroport les agents d’accueil fournissent un document explicatif de la Collectivité, en anglais, avec le mail, le site du laboratoire et son numéro de téléphone. Mais le site du laboratoire Bio Pôle est rédigé exclusivement en français, tout comme le formulaire, en plus duquel il faut télécharger plusieurs documents. Cela ne facilite pas les démarches à nos amis étatsuniens.

Les choses se font donc encore un peu à tâtons, mais jour après jour, la situation se fluidifie, les mesures demandées par les uns et les autres se précisent. A l’arrivée sur notre île, la présence des agents d’accueil Saint-Barth Event rassure. Ils récupèrent les coordonnées de chaque personne et leur provenance, avec l’indication du protocole sanitaire suivi : test PCR présenté ou non, engagement de prendre rendez-vous avec laboratoire à J+1 et/ou J+7. Ces formulaires sont ensuite transmis à un réseau incluant le laboratoire Bio Pôle, la Collectivité, la préfecture, afin de pouvoir remonter facilement le trajet d’un éventuel patient positif. Mais avec plusieurs centaines d’entrants chaque semaine entre le port et l’aéroport, impossible de vérifier que chacun respecte la quarantaine de 24 heures ou le test à J+7, d’autant qu’aucun texte de loi, pour le moment, n’encadre ce protocole.
La semaine dernière, zéro cas positif au Covid-19 n’a été détecté sur notre île, l’ARS n’a donc pas publié son bulletin sanitaire hebdomadaire.

Journal de Saint-Barth N°1384 du 15/07/2020

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