La directrice des hôpitaux des Iles du Nord, Marie-Antoinette Lampis-Pattus, a adressé ses vœux aux personnels et aux élus, le jeudi 26 janvier. Une cérémonie au cours de laquelle elle a insisté sur sa volonté d’améliorer l’offre de soin à Saint-Barth.
L’année 2022 a été marquée par des élections territoriales aussi agitées que surprenantes, mais elle a également été rythmée par les prises de position parfois véhémentes de la nouvelle majorité territoriale sur les questions de santé. Des prises de positions agrémentées toutefois de travaux et de décisions qui, pour l’heure, à défaut d’avoir résolu les difficultés que rencontre Saint-Barth, ont permis d’avancer des solutions et d’entretenir le débat sur l’épineux thème de la santé. Ainsi, c’est dans ce contexte, depuis apaisé, que la directrice des hôpitaux des Iles du Nord, Marie-Antoinette Lampis-Pattus, a adressé ses vœux aux personnels de l’hôpital de Bruyn. Une cérémonie qui s’est tenue au sein de l’établissement de santé, le jeudi 26 janvier, en présence de plusieurs élus, au premier rang desquels siégeait Marie-Hélène Bernier, première vice-présidente de la Collectivité et présidente du conseil de surveillance. De fait, elle a été la première à prendre la parole.
Aux personnels de l’hôpital, Marie-Hélène Bernier a formulé des remerciements pour leur engagement et leur dévouement. « Merci de prendre soin de notre santé, a-t-elle déclaré. Notre majorité travaille à l’amélioration de votre quotidien et de l’offre de soin à Saint-Barth. Je tiens à vous assurer de mon soutien total et indéfectible. » L’élue cède la parole à la directrice de l’hôpital, qui exprime son « plaisir à renouer avec la tradition des vœux » grâce à l’apaisement du contexte sanitaire. Marie-Antoinette Lampis-Pattus insiste également sur le dévouement des personnels de l’établissement, notamment pendant la période de crise sanitaire. «Vous avez su vous unir pour lutter contre cette maladie inconnue », les félicite-t-elle.
La directrice se lance ensuite dans un résumé des actions menées dans les Iles du Nord depuis le passage de l’ouragan Irma, en septembre 2017. « Il nous a fallu revenir aux fondamentaux et avoir pour l’hôpital la même exigence que pous n’importe quel hôpital français, explique-t-elle. Les deux établissements (de Bruyn à Saint-Barth et Constant Fleming à Saint-Martin, ndlr) ont travaillé ensemble pour établir un projet pour les deux territoires. » A Saint-Barth, la dirigeante indique que le centre hospitalier dispose désormais de trois médecins : l’un dédié aux urgences, l’autre affecté au service de médecine et le troisième aux évacuations sanitaires.
Par ailleurs, elle évoque « la petitesse » de l’organisation qui rend « le système fragile » et nécessite une entraide régulière. Pour exemple, elle cite la venue hebdomadaire à Saint-Barth de deux des trois pharmaciens de l’hôpital de Saint-Martin.
Marie-Antoinette Lampis-Pattus aborde ensuite la question du « redressement financier » pour laquelle « une aide importante de l’Etat » a notamment permis de maintenir les évacuations sanitaires. C’est évidemment sur les perspectives qu’elle s’attarde en dernier lieu. En évoquant, dans un premier temps, « la cherté de la vie et le coût du logement sur l’île qui sont deux vrais problèmes ». Elle assure que ce sont des sujets qui sont « régulièrement abordés » avec la présidence de la Collectivité et rappelle que « l’hôpital a élaboré une politique de logement social ».
« Dire qu’on meurt à Saint-Barthélemy faute de prise en charge est faux »
En ce qui concerne l’amélioration de l’offre de soin, la directrice déclare : « C’est dans notre ADN de vouloir faire plus et mieux. » La directrice mentionne le lancement du concours d’architecture pour l’élaboration des nouveaux bâtiments mais insiste sur l’importance «d’améliorer l’existant ». Elle regrette « les retards pris dans le projet » de reconstruction et d’amélioration de l’hôpital de Bruyn « à cause de la crise sanitaire » tout en se félicitant de l’enveloppe de 4,7 millions d’euros perçue dans le cadre du Ségur de la santé.
Les évacuations sanitaires, qui font l’objet de travaux communs avec la Collectivité et la préfecture (mandaté en ce sens par le ministre délégué chargé de l’Outre-mer, Jean-François Carenco), restent « une préoccupation majeure » pour Marie-Antoinette Lampis-Pattus. « Il existe des difficultés que l’on ne peut pas nier, mais toutes les évacuations sanitaires nécessaires ont été effectuées, affirme-t-elle. Des pistes de solutions possibles sont explorées, comme le fait de bénéficier d’un hélicoptère dédié. »
Enfin, la directrice a souhaité couper court à certains propos. « Il existe une rumeur qui dit que l’on peut mourir à Saint-Barthélemy faute de prise en charge, c’est faux, lance-t-elle. Il faut rassurer la population. »