Saint-Barth -

A Saint-Barth, la Mildeca en terrain fertile

En posant le pied au sein d’un écosystème pour le moins favorable aux conduites addictives, le mardi 17 décembre, la déléguée de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) n’arrivait pas en terrain inconnu. Accompagnée d’une délégation de la Mildeca, Valentine Fournier venait d’assister à la Martinique au séminaire international organisé par le procureur général auprès de la Cour d’appel de Fort-de-France. Une proximité, relative, avec les Iles du Nord a donc permis à la déléguée de la Mildeca de répondre favorablement à l’invitation du préfet délégué de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, Vincent Berton.
La Mildeca a pour mission de coordonner l’action des différents ministères impliqués dans les politiques publiques de prévention et de lutte contre les drogues et les conduites addictives. La présence de Valentine Fournier, quelques jours après la parution d’un rapport qui désigne les Antilles comme une plaque tournante du trafic de stupéfiants, n’avait donc rien d’anodin. Tout comme sa venue à Saint-Barthélemy. « La lutte contre le trafic de stupéfiants n’a pas de frontière, explique Valentine Fournier. Cette dimension est valable sur tout l’arc caribéen. » De l’importance, par conséquent, de venir à la rencontre des responsables de la sécurité intérieure, des acteurs du monde socio-économique et de la santé.
Une première rencontre s’est tenue à la délégation de la préfecture, à Gustavia. En compagnie du préfet Berton, la déléguée de la Mildeca s’est ensuite rendue au Christopher pour y signer la charte pour la prévention des conduites addictives et la prévention de la santé en milieu du travail avec le président de l’association des hôtels et villas de Saint-Barthélemy, Olivier Leroy. L’occasion d’explorer les réalités du terrain.
Dans un environnement qui permet d’accéder facilement à différents produits addictifs (drogues et alcool, principalement), Olivier Leroy a souligné le « comportement de bon père de famille » adopté par les dirigeants des établissements de l’île. « C’est un accompagnement constant, assure le directeur du Christopher. On a perfectionné ce fonctionnement au fil des années. Même si on a malheureusement dû faire face à des situations difficiles. Avec cette charte, on a la possibilité d’aller encore plus loin dans nos démarches. »
Valentine Fournier, toujours en compagnie du préfet délégué, a ensuite effectué une visite de l’hôpital Irénée de Bruyn au cours de laquelle elle a pu s’entretenir avec quelques professionnels de santé. La délégation a terminé sa visite par un passage à la brigade de la gendarmerie, au Fort Oscar, à Gustavia.
Sur les informations qu’elle a pu recueillir tout au long de cette journée, la déléguée de la Mildeca n’évoque pas de « surprise » particulière. Elle a notamment rappelé que la préfecture travaille en lien avec l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), un opérateur de la Mildeca, afin de constituer une base de données solide sur laquelle il conviendra de s’appuyer pour lutter plus efficacement contre le trafic de stupéfiants et les comportements addictifs. L’OFDT a été saisi par le préfet en août dernier.
Par ailleurs, dans le cadre de la lutte contre les conduites addictives à Saint-Barthélemy, la préfecture a sollicité l'OFDT pour étendre le dispositif SINTES (Système d'identification national des toxiques et des substances), déjà prévu en Guadeloupe, à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin, à compter de mai 2025. Ce dispositif permet de recueillir et d'analyser des substances psychoactives consommées localement afin d'affiner la connaissance des usagers sur les deux îles.

 

Journal de Saint-Barth N°1596 du 20/12/2024

Week-end festif au Village de Noël
Trophées pour les sportifs
Mayotte