Saint-Barth -

Andréa Cano, une vie devant les caméras

Son visage est partout. Dans la dernière campagne publicitaire de la marque Afflelou, sur les pages du magazine Gala Grèce ou encore dans l’émission Secrets d’Histoire de France Télévisions. Mais dans le salon épuré d’Andréa Cano, dans le 12e arrondissement de Paris, pas de photos d’elle. Seuls quelques cadres avec des couvertures illustrées de magazine ornent le mur blanc. « Voir ma tête en photo, ce n’est pas un délire pour moi », tranche la jeune fille âgée de 24 ans.

Ce qu’elle aime dans son travail de mannequin, ce sont principalement les rencontres. « Plein de personnes sont mobilisées pour pouvoir faire un projet, on n’a pas juste collé deux bouts de tissu », décrit Andréa. Photographe, maquilleur, coiffeur, techniciens, la liste des métiers présents sur un shooting de mode est interminable. « Pour certains, le mannequinat est superficiel, ajoute-t-elle. C'est sûr que ça ne soigne pas le cancer, mais ça fait du bien aux gens. » Avant tout, la passionnée d’art vibre pour la démarche créative derrière chaque photo ou vidéo. Une sensibilité qu’elle a développée dans son enfance, à Saint-Barth.

Naissance d’une fibre artistique
À l’école primaire de Lorient, elle découvre le théâtre grâce à son institutrice de C.E.2. Andréa est tellement sous le charme qu’elle décide de rejoindre le théâtre du Paradis pour suivre les cours de Nadège, en plus de sa pratique régulière de la natation. « Avoir eu l'opportunité de faire du théâtre à Saint-Barth, ça a développé une créativité chez moi, explique-t-elle. Et puis, au-delà du théâtre, ça m’a donné envie de m'enrichir de partout : par les musées, par la lecture... »
Andréa ne quitte plus les planches. Elle poursuit les cours de théâtre au collège à Saint-Barth, et au lycée, en Normandie. Très vite, arrive la question fatidique : qu’est-ce que je vais faire après le bac ? Andréa était certaine de vouloir s’orienter dans le domaine artistique, mais quoi précisément ? Un stage va sceller son futur. Pendant une semaine, elle participe aux sessions du cours Florent (école de théâtre renommée) à Bordeaux. « J’ai adoré, je me suis dit que je voulais faire cette formation après le lycée», raconte la comédienne.

Des rêves de long-métrage
Durant trois ans, Andréa apprend à jouer pour le théâtre et le cinéma, dans les locaux parisiens de cette école. Elle complète cette formation par deux ans de cours au Laboratoire de l’Acteur. La comédienne y affine son jeu, et ses rêves de cinéma. Jouer dans un long-métrage est son objectif ultime, confie celle qui apprécie le cinéma d’auteur de Jacques Audiard, Maiwen ou Xavier Dolan. À plusieurs reprises, Andréa atteint la phase finale de sélection pour un long-métrage, mais c’est finalement l’autre profil qui est retenu. L’actrice a toutefois participé à d’autres projets comme des clips, par exemple le morceau Le feu de Vianney et Kendji Girac, ou des courts-métrages. Elle a également pris les traits de de Marianne, la compagne de Robin des Bois, dans un épisode de l’émission Secrets d’histoire diffusé sur France 3.
Pour pouvoir vivre de sa passion, Andréa complétait ses revenus en travaillant dans un bar. Mais grâce à ses contrats en tant que mannequin, elle dispose désormais d’un emploi du temps plus flexible pour poursuivre les castings et continuer à évoluer dans le domaine artistique. « J’ai eu de la chance de rentrer dans ce monde-là, confie Andréa. Même si le mannequinat a évolué, il existe encore certains critères comme la taille, et moi, je ne fais pas 1m80. » Repérée dans la rue par un professionnel, Andréa est représentée par l’agence New Wave Management en Allemagne, à Londres et à Istanbul.

Un mannequin “solaire”
À Paris, c’est Karin Models Agency qui s’occupe de lui trouver des castings. « On ne l’a pas choisi pour sa taille, ironise Sebastien Llanes-Gaczol, l’un de ses agents. Ce qui plait aux directeurs de casting chez Andréa, c’est son charme, sa personnalité. Elle est vraiment solaire.» Engagée dans cette agence depuis un an, Andréa a enchaîné les contrats pour des marques comme Cacharel, L’Oréal, Bioderma, Jennyfer, Printemps ou Uniqlo. « Andréa est très reconnaissante des projets qu’on lui propose, ajoute Sébastien. Elle est toujours de bonne humeur, motivée, c’est très agréable de travailler avec elle. »
Bouillonnante d’idées, Andréa cherche à innover constamment : « J'essaye toujours d'avoir des photos inédites, d’avoir des collaborations avec des nouvelles personnes, comme ça, quand l'occasion se présente, on ne peut pas la rater. » Malgré les déceptions, courantes dans le monde du cinéma, la comédienne ne se décourage pas. «À partir du moment où tu as le feu en toi, personne ne peut l’éteindre, déclare-t-elle sérieusement, avant d’éclater de rire. C’était très Johnny Hallyday, ça. »

   

Journal de Saint-Barth N°1599 du 16/01/2025

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