Une semaine avant que ne se tienne le débat d’orientation budgétaire, ce lundi 6 mars à 17 heures, le président de la Collectivité territoriale, Xavier Lédée, a évoqué avec le JSB les enjeux de ce DOB. Un document d’importance puisqu’il va marquer le début de la première année d’exercice budgétaire (du moins lorsque le budget primitif sera examiné et voté, le 30 mars prochain) pour la nouvelle majorité. En effet, le précédent avait été entériné avant les élections du mois de mars 2022 sous la gouvernance de Bruno Magras.
Un "matelas de sécurité"
Avant même d’aborder les points saillants du DOB, Xavier Lédée mentionne les excellentes recettes enregistrées en 2022 par les droits de quai, qui émargent à plus de 25 millions d’euros (contre 19 millions en 2021), et la taxe de séjour qui a quasiment doublé puisqu’elle est passé de près de 8 millions en 2021 à environ 15 millions en 2022. «Nous allons pouvoir nous appuyer sur des excédents qui vont avoisiner 75 millions d’euros cette année, se félicite le président. Malgré cela, il faut être raisonnable et intelligent et ne pas se projeter sur des projets que l’on ne pourra pas mener à bien. Le point de départ du débat d’orientation budgétaire, c’est de garantir un matelas de sécurité. » Les maîtres mots du budget 2023 sont donc lancés : raison et intelligence. Quant au « matelas de sécurité » évoqué par Xavier Lédée, celui-ci l’estime à environ 26 millions d’euros. « Il est important de rester sur cette marge qui est un équilibre de départ », insiste le président.
S’il s’agit du premier budget propre de la nouvelle gouvernance, Xavier Lédée rappelle toutefois que « beaucoup de choses sont déjà engagées et nous contraignent ». Par conséquent, il explique : « Il nous a fallu trouver un équilibre entre l’indispensable et ce qui nous semblait moins urgent afin de nous laisser une marge de manœuvre pour des projets importants comme l’extension du bâtiment du port de commerce et la construction d’une deuxième maison d’assistance maternelle, par exemple. En parallèle, des projets ont déjà fait débat comme le déplacement des écoles à Saint-Jean. Or là, pour trancher, il nous faut de nouveaux éléments et c’est pour ça qu’on mettra une ligne budgétaire sur des études d’aménagement sur Saint-Jean et Gustavia. Pour les écoles mais aussi pour le pôle santé. Ces études nous permettront d’avoir une liste des besoins de la Collectivité, des opportunités que nous avons et de l’organisation qui nous semble être la plus judicieuse à mettre en place. Ce qui veut dire que toute une partie de ce budget sera de l’étude et de la précision. »
Le budget des acquisitions foncières en hausse
Le président enchaîne en évoquant la volonté de maîtrise de la masse salariale de la Collectivité, « malgré certaines embauches et une augmentation mathématique annuelle ». Il mentionne également « les fonds de l’Etat qui arrivent sans qu’ils aient été demandés », comme le Fonds Vert de 2 millions d’euros ou les aides destinées à la lutte contre les sargasses.
Pour Xavier Lédée, « si les recettes sont bonnes, elles gardent un aspect aléatoire ». Il se veut donc prudent, même si l’excédent est « un peu plus important que les autres années ». Un résultat qui a notamment permis de revoir quelques lignes budgétaires à la hausse, comme celle des acquisitions foncières. Il va donc être proposé aux élus de faire passer cette ligne de 10 à 25 millions d’euros « On pense aux questions de logement. On a des opportunités sur lesquelles on travaille, qui sont avancées, forcément couteuses mais qui permettent d’avoir une solution instantanée car il s’agit de choses construites. Nous avons aussi des pistes sur des terrains, qui ne seront pas forcément consacrés à des logements. »
Le président de la Collectivité se penche évidemment sur le thème de la santé. « Il n’y avait jamais vraiment eu de ligne budgétaire sur ce point, mais aujourd’hui entre le recrutement de personnels, la signature du bail pour la maison de la santé et l’étude sur la construction d’un pôle santé à Saint-Jean, il y a des impératifs », explique-t-il.