Un déplacement court mais intense. Du lundi 18 novembre au vendredi 22 novembre, le président de la Collectivité s’est rendu à Paris, aux côtés de la vice-présidente Marie-Angèle Aubin et la directrice des services techniques Chloé Cohan. Présente dans l’Hexagone pour participer au 106ème congrès des maires, la délégation a tiré profit de ce déplacement pour aller à la rencontre de divers acteurs basés à Paris.
Quelques heures après l’atterrissage dans l’Hexagone, le président de la Collectivité était sur le terrain. Pour la deuxième année consécutive, Xavier Lédée a participé au congrès des maires. Un événement organisé chaque année par l’Association des maires de France (AMF) et dont l’objectif est de permettre aux élus de se retrouver autour de «tables rondes». Cette année, la délégation de Saint-Barth a notamment participé à des échanges à propos du retrait du trait de côte, des meublés de location touristique, ou encore des assurances. « Aujourd’hui, on a des assurances qui hésitent à rester sur le territoire, précise Xavier Lédée. J’ai pu échanger à ce sujet avec plusieurs élus comme le député de la Guadeloupe Olivier Serva. »
Le président de la Collectivité est également allé à la rencontre du président du Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) afin qu’une formation sur les assurances soit mise en place pour les agents de la Collectivité. Une table-ronde au sujet de la prévention des risques et de la gestion de crise a aussi attiré l’attention de la délégation. « On ne repart pas forcément avec des solutions toutes faites, mais on essaie de confronter les situations et de voir comment les uns et les autres gèrent la chose, ce qui permet de se projeter », ajoute Xavier Lédée.
Le soutien de la CRE
Lundi 18 novembre, une rencontre était planifiée avec Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie. Au menu des discussions : la reconstruction de l’usine EDF. Un projet « qui traine en longueur » selon Xavier Lédée, et dont l’avancée dépend de la validation du Plan pluriannuel de l’énergie (PPE) par l’État. Pour rappel, la CRE a rendu fin mars son rapport, qui recommande à la Collectivité de prendre des mesures pour éviter une explosion du coût de l’énergie. « La CRE a rendu un avis favorable, maintenant c’est au tour de l’État de signer les documents », assure le président de la Collectivité, qui ajoute en avoir touché un mot au ministre des Outre-mer lors de leur rencontre, quelques jours plus tard.
D’autres sujets ont également été abordés avec la présidente de la CRE, tels que le projet de l’entreprise Paprec d’installer une turbine pour valoriser l’énergie du deuxième four et la réinjecter chez EDF, ou encore l’application des tarifs pour le rachat de l’énergie photovoltaïque. Ce dernier sujet est à l’ordre du jour du conseil territorial ce jeudi 28 novembre (lire page 5). Les élus devront se pencher sur une délibération qui se propose de modifier le code de l’énergie pour y appliquer un arrêté pris le 5 janvier 2024 dans les zones non interconnectées comme la Corse, la Guadeloupe, La Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon, mais qui ne comprenait pas Saint-Barth. Cet arrêté fixe les conditions d’achat de l’électricité produite par l’énergie solaire photovoltaïque chez les particuliers par EDF. Pour le moment, le président de la Collectivité propose de reprendre les mêmes tarifs qu’en Guadeloupe. Des projets accueillis favorablement par Emmanuelle Wargon, selon Xavier Lédée.
Systématiser les interdictions de territoire
Le lendemain, le président de la Collectivité a été auditionné à l’Assemblée nationale dans le cadre d’une mission sur l’évolution institutionnelle des Outre-mer. L’occasion de faire l’état des lieux sur le statut institutionnel de l’île. « C’est aussi le moment de montrer les limites de ce statut, explique-t-il. Par exemple, on n’a pas prévu de clause de revoyure pour s’assoir autour de la table et regarder ce qui fonctionne ou pas. »
La valse des rendez-vous s’est poursuivie sur le plan judiciaire et sécuritaire, notamment lors d’un entretien avec Valentin Raguin, conseiller du ministre de la Justice. Le président de la Collectivité en a profité pour appuyer le projet de la création d’un tribunal judiciaire à Saint-Martin, mais aussi « pour insister sur l’importance de mettre en place des interdictions de territoire». Le président de la Collectivité souhaite que toute personne qui n’a pas d’attaches sur l’île, économique ou familiale, et qui est condamnée à une peine judiciaire, soit systématiquement interdite de séjour sur le territoire.
Gendarmerie et Finances publiques
Jeudi 21 novembre, une rencontre était organisée avec le major général de la gendarmerie André Petillot. Un rendez-vous durant lequel la convention de coordination entre la police et la gendarmerie a été évoquée, tout comme la mise en place d’un moyen nautique pour la gendarmerie ou encore la capacité à avoir une personne affectée au renseignement territorial sur l’île directement, en plus de l’antenne établie à Saint-Martin. De nombreux outils ciblés sur la lutte contre le trafic de stupéfiants. Dans un autre registre, la directrice générale de la direction générale des Finances publiques (DGFIP) Amélie Verdier a aussi accueilli dans son bureau le président de la Collectivité pour discuter de la revalorisation des salaires des agents de la Collectivité ou encore du rehaussement des plafonds pour les marchés publics.