Pour l’heure, trois candidats semblent décidés à se lancer dans la course à la députation pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Il s’agit de Claire Guion-Firmin, députée sortante, Frantz Gumbs, 2e vice-président de la Collectivité de Saint-Martin, et Daniel Gibbs, l’ancien président.
Manifestement, ce n’est pas encore dans les cinq prochaines années que Saint-Barthélemy disposera d’un représentant direct dans les travées de l’Assemblée nationale. En effet, pour l’heure, l’île ne compte aucune candidature pour les élections législatives des 11 et 18 juin (12 et 19 juin dans l’Hexagone) prochains. Les trois postulants déclarés ou dont le nom circule activement depuis quelques semaines sont tous de Saint-Martin.
Honneur à la députée sortante, Claire Guion-Firmin, qui a confirmé son intention de briguer un deuxième mandat d’affilée. En 2017, la future parlementaire soutenue par son prédécesseur Daniel Gibbs et par Bruno Magras, alors président de la Collectivité de Saint-Barth, s’était imposée avec 54,73% des voix devant Inès Bouchaut-Choisy. Celle-ci ayant apporté son soutien à Marie-Hélène Bernier (contre Bruno Magras, par conséquent) pendant les élections territoriales quelques semaines avant le scrutin des législatives, elle s’était attirée le courroux de Bruno Magras qui avait donc appelé à voter pour la candidate de Saint-Martin.
Cette année, Inès Bouchaut-Choisy n’a pas encore clairement affiché ses intentions pour le siège de députée. Néanmoins, elle estime que «les territoires de Saint-Barth et Saint-Martin n’ont pas été bien représentés durant cette dernière mandature ». Une constatation qui l’amène à la déclaration suivante : « Aussi, je considère que ma candidature est toujours pertinente. » Des propos qui ne lèvent toutefois pas le voile sur un éventuel engagement dans la campagne électorale. Il se murmure néanmoins qu’elle pourrait se positionner en qualité de suppléante pour le candidat déclaré Frantz Gumbs, ancien président du conseil territorial de Saint-Martin (élu suite à la démission de Louis-Constant Fleming en 2008, jusqu’en 2012).
Le retour de Daniel Gibbs ?
En effet, porté par le soutien du nouveau président de la Collectivité de Saint-Martin, Louis Mussington, Frantz Gumbs a officiellement annoncé son intention de se présenter devant les suffrages des électeurs pour les législatives. Interrogé par l’une de nos consœurs du Pélican, Louis Mussington estime que son 2e vice-président « est le mieux placé pour nous représenter dignement et faire honneur à Saint-Martin à l’Assemblée nationale car il connaît déjà nos dossiers prioritaires, donc il aura la clairvoyance pour pouvoir s’exprimer en notre nom au Parlement ». Si Frantz Gumbs venait à être élu, le Rassemblement Saint-Martinois - Alternative conduit par Louis Mussington disposerait de deux sièges de parlementaire puisque sa colistière Annick Petrus est actuellement sénatrice.
Enfin, s’il reste également relativement discret quant à sa future candidature, le troisième prétendant devrait être Daniel Gibbs. Le président déchu de la Collectivité territoriale de Saint-Martin, réélu mais sur les bancs de l’opposition, a déjà occupé le fauteuil de député de Saint-Martin et Saint-Barthélemy entre 2012 et 2017. Il avait été élu en obtenant 52,23% des voix face à Guillaume Arnell. Pendant cinq ans, il a siégé dans les rangs du groupe UMP, l’ancien parti créé par Nicolas Sarkozy qui a disparu pour faire place à Les Républicains. Pour Daniel Gibbs, il s’agirait donc d’un retour dans l’hémicycle. Une manière aussi d’échapper aux bancs de l’opposition à Saint-Martin. Quoi qu’il en soit, là encore, un nom de Saint-Barth circule pour occuper le poste de suppléant du candidat Gibbs. Il s’agit de Thomas Gréaux, l’actuel président de la Chambre économique multiprofessionnelle. Un engagement qui, une fois encore, reste à confirmer.
Les candidats ont jusqu’au 20 mai pour déposer leur candidature en préfecture et ainsi officialiser leur entrée en campagne. En attendant cette date, les lignes peuvent encore bouger.
26,11% de participation en 2017
S’il est une élection qui ne passionne par les foules à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, c’est bien celle des législatives. Ainsi, pour mémoire, seuls 26,11% des inscrits se sont déplacés dans les bureaux de vote des deux îles lors du deuxième tour du scrutin, le 17 juin 2017. Sept jours plus tôt, c’était pire avec seulement 24,02% de participation. Claire Guion-Firmin avait été élue en recueillant 3.462 voix sur les 6.326 bulletins exprimés. Le nombre d’inscrit sur les listes électorales était de 25.414 personnes. Ce qui signifie que 18.778 électeurs n’avaient pas estimé nécessaire de glisser un bulletin dans l’urne. Compte tenu du contexte de défiance actuel, il n’est pas déraisonnable d’imaginer que le taux de participation en juin prochain ne devrait guère être plus flamboyant que celui de 2017.
Demain vendredi, dernier jour d’inscription sur les listes électorales
S’il est désormais trop tard pour s’inscrire en ligne sur les listes électorales en vue des élections législatives des 11 juin et 18 juin 2022, il est encore possible de le faire jusqu’à demain, vendredi 6 mai, par le biais d’une demande déposée au guichet du service des élections de la Collectivité territoriale.
Pour toute information complémentaire, il est indispensable de se rapprocher du service des élections (Téléphone : 05 90 29 80 45 - Mail : patrick.greaux@comstbarth.fr).