Micheline Jacques, sénatrice de Saint-Barthélemy mais également conseillère territoriale d’opposition, s’émeut dans une tribune de la très faible participation lors du premier tour des élections législatives. Elle formule une piste de réflexion pour que Saint-Barth dispose de son propre représentant à l’Assemblée nationale et appelle les électeurs à se mobiliser pour le second tour, ce samedi 18 juin.
« A Saint-Barthélemy, le premier tour des dernières élections législatives a été marqué par un taux de participation historiquement bas. Aucune élection n’étant anodine ni banale, je ne peux banaliser ce taux d’abstention. Entre 2007 et 2022, la participation a chuté de plus 10 points pour s’établir à 18,24% des inscrits – contre 47,5% en moyenne nationale. C’est, cette année, le plus faible taux des outre-mer et je ne peux davantage me contenter de constater que la désaffection nationale pour la politique a fini par gagner notre île. L’absence de circonscription propre à Saint-Barthélemy est sans aucun doute possible la principale raison du peu d’engouement pour les législatives. En effet, le poids relatif de la population saint-martinoise favorise l’élection d’un candidat issu de Saint-Martin. Pour compenser, on pourrait imaginer un accord politique entre les deux collectivités en vue d’une candidature « tournante » - par exemple une fois sur trois - mais même dans cette hypothèse, l’élection d’un candidat issu de Saint-Barthélemy ne serait pas garantie. Peut-être l’élection de 2017 a-t-elle été un rendez-vous manqué… Il reste que cette circonscription fusionnée est unique dans l’organisation de la République et tout doit être mis en œuvre pour préserver le lien démocratique car la population de Saint-Barthélemy se sent manifestement de moins en moins concernée par les élections législatives. Aussi, dans la continuité de la position prise par Michel Magras lors du dernier redécoupage en 2008, je porterai la question de l’attribution d’une circonscription à Saint-Barthélemy lorsque viendra en discussion la réforme des institutions annoncée par le Président de la République. Le nombre de députés ayant été fixé à 577 dans la Constitution, il faudrait l’augmenter d’une unité – à la faveur d’une révision – ou, comme le dit l’adage, « déshabiller Pierre pour habiller Paul » … La tâche ne sera pas aisée, j’en suis bien consciente. Dans cette attente, j’appelle la population à se rendre massivement aux urnes pour le second tour, le 18 juin prochain. Saint-Barthélemy ne saurait s’accommoder d’un taux de participation aussi faible. » Micheline Jacques