La délégation sénatoriale à l’Outre-mer, présidée par Michel Magras, est venue mercredi à Saint-Barthélemy dans le cadre de l’élaboration d’un rapport sur les risques naturels majeurs dans les territoires ultramarins.
Au lendemain de la saison cyclonique intense de 2017, la délégation sénatoriale aux Outre-mer (un groupe de sénateurs qui travaillent sur les sujets spécifiques ultramarins), présidée par le Saint-Barth Michel Magras, a lancé le projet d’un rapport complet sur les risques naturels majeurs dans les Outre-mer.
Quatre sénateurs travaillent actuellement sur le sujet : Michel Magras donc, Guillaume Arnell (Saint-Martin), Victoire Jasmin (Guadeloupe) et Mathieu Darnaud (Ardèche), « le plus ultramarin des Hexagonaux », dixit le sénateur de Saint-Barthélemy.
Mercredi, ils ont passé une journée chargée sur notre île, pour auditionner tous les acteurs pouvant leur apporter leur retour d’expérience sur les risques majeurs : Clémenceau Magras pour la sécurité civile, Dominique Cavatore, qui dirige la caserne des sapeurs pompiers, le commandant de brigade Eric Magniol, la directrice des services techniques Sophie Durand-Olivaud… Après un passage en Martinique et à Saint-Martin, les sénateurs sont partis en direction de la Guadeloupe hier soir.
Leur travail durera deux ans, décomposés en deux volets : d’abord la prévention des risques, la préparation et les systèmes d’alerte ; et dans un second temps, en 2018-2019, les problématiques de reconstruction, indemnisation, et résilience des territoires sur le long terme.
A quoi servira ce rapport ? « Nous n’avons pas de pouvoir législatif, mais la délégation effectue un travail de fond souvent repris dans la conception des lois », explique Michel Magras, soulignant le fait que le rapport concernera tous les Outre-mer, et tous les types de risque : sismique, tsunami, inondations, cyclones, sargasses…« Notre objectif n’est pas de produire des normes supplémentaires », note Michel Magras.
Des dizaines d’auditions et de visites ont déjà été effectuées par les parlementaires. A la fin, le rapport formulera des préconisations. « Ce ne sera pas un rapport de plus », affirme Guillaume Arnell. « Nous avons vraiment la volonté qu’il conduise à des dispositions en matière de législation. » Mathieu Darnaud renchérit : « Nous sommes des législateurs, mais nous avons aussi une vocation d’évaluation des textes existants ». Le fait de rencontrer le maximum d’acteurs locaux permet aussi, selon Victoire Jasmin, de « mettre en évidence des difficultés sur le territoire pour mettre en œuvre les réglementations déjà existantes. »
Plusieurs pistes de travail semblent déjà se formuler : comment adapter la loi à l’urgence d’une situation de crise, « par exemple quand des responsables locaux sont obligés de prendre des décisions qui relèvent de marchés publics ». Autre exemple de Michel Magras : « Dans des situations ou l’on est coupés du monde, comme au lendemain du cyclone ; on peut imaginer obliger une mutualisation des moyens de télécommunication entre les opérateurs. Ils le font déjà, en général, mais cela mérite peut-être d’être encadré. » En résumé, l’ambition du rapport est de définir « comment faire mieux ».
> Les sénateurs Michel Magras, Guillaume Arnell, Victoire Jasmin et Mathieu Darnaud mercredi à Saint-Barthélemy.
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