Le torchon continue de brûler au sein de la Collectivité territoriale. Ou, plutôt, il se consume à petit feu. Après avoir signifié leur retrait de la majorité, les six élus issus de la liste conduite par Marie-Hélène Bernier lors du premier tour des élections territoriales de mars 2022 (Bettina Cointre, Maxime Desouches, Dimitri Lédée, Pascale Minarro-Baudoin, Jonas Brin et David Blanchard) ont tenu à donner une valeur plus formelle à leur décision. Ainsi, ils ont adressé un courrier au président de la Collectivité, Xavier Lédée, pour l’informer de la constitution officielle d’un troisième groupe au sein de l’assemblée territoriale.
Il s’agit en réalité de la reconstitution du groupe « Action-Équilibre » porté par Marie-Hélène Bernier lors de la campagne de mars 2022. Une formation qui, après la fusion de l’entre-deux tours des élections avec celle menée par Xavier Lédée, avait été rebaptisée «Union-Équilibre». L’union n’étant plus d’actualité, Marie-Hélène Bernier et ses six compagnons de route ont donc choisi de reprendre leur indépendance.
« Dans la continuité logique de notre retrait de la majorité, nous avons constitué un groupe d’élus au sein du conseil territorial », confirment les sept élus signataires, qui poursuivent : « La constitution d’un tel groupe démontre la force et la cohérence de notre groupe et ce faisant, une meilleure visibilité et représentation de nos convictions, tant auprès de la population que des agents et des partenaires de la Collectivité. »
Conséquence directe de cette décision, le conseil territorial est désormais clairement et officiellement divisé en trois formations distinctes. Action-Équilibre, bien entendu, celle du président qui, en plus de celui-ci, comprend Mélissa Lake, Caroline Maurel, Olivier Gréaux, Marie-Angèle Aubin et Fabrice Querrard, ainsi que celle de Saint-Barth d’Abord avec Romaric Magras, Alexandra Questel, la sénatrice Micheline Jacques, Francius Matignon, Rudi Laplace et Sandra Baptiste.
Dans le même temps, les élus du groupe Action-Équilibre a réclamé de Xavier Lédée qu’une sanction disciplinaire soit prise à l’encontre de son directeur de cabinet. Ce, en raison du fait que ce dernier a fait le choix, à deux reprises, de sortir de son devoir de réserve pour répondre publiquement aux attaques formulées par les élus d’Action-Équilibre à son encontre (JSB 1564 et 1565).
De plus, Marie-Hélène Bernier sollicite le président Lédée dans un courrier daté du 7 mai. Elle lui demande de procéder au remplacement de son collaborateur de cabinet en arguant d’une « perte de confiance ». Celle-ci étant intervenue suite au signalement par son collaborateur d’un « harcèlement moral » présumé qui a conduit à une enquête administrative. Celle-ci s’est conclue en excluant la matérialité d’un quelconque « harcèlement moral ». Le temps de l’enquête, le collaborateur de Marie-Hélène Bernier a été placé à titre conservatoire sur d’autres missions. Désormais, il est censé reprendre ses fonctions auprès de la première vice-présidente. Une perspective difficilement envisageable, compte tenu du contexte. Par conséquent, Marie-Hélène Bernier réclame l’embauche d’un nouveau chargé de mission auprès d’elle, estimant que l’appui de son collaborateur a été indispensable pour mener à bien plusieurs projets (dont la mise en place de la Maison de la Santé). « L’utilité d’un chargé de mission n’est pas à démontrer », insiste-t-elle.