Saint-Barth -

Passe d’armes entre Hélène Bernier et Bruno Magras

Une altercation a éclaté au conseil entre le Président et l’élue Saint-Barth Autrement, au départ sur une question d’urbanisme.


La tête de liste Saint-Barth Autrement s’inquiète de ce que les reconstructions post-Irma soient faites sans aucun contrôle. « Vous avez décidé de permettre les reconstructions à l’identique sans permis de construire, ce qui était une bonne chose », lance Hélène Bernier au président de la Collectivité, vendredi soir, lors du débat d’orientation budgétaire. « Je voudrais savoir quels contrôles sont effectués sur ces reconstructions à l’identique, ou soi-disant à l’identique ? » « Les cas qui nous sont signalés sont contrôlés, bien évidemment, mais le service urbanisme a d’autres chats à fouetter que de se balader dans l’île avec un appareil photo pour chercher ceux qui ne respectent pas », répond Bruno Magras. « S’il y a des cas que vous connaissez, il ne faut pas hésiter à les signaler, qu’on puisse agir. »

« Je ne comprends pas, les services de l’urbanisme n’ont pas que ça à faire… Quand quelqu’un est venu chez moi prendre des photos… » « Qui est allé chez vous prendre des photos, j’ai vu que vous aviez dit ça à un journaliste… » coupe Bruno Magras. « Il y a des idiots notoires ont aussi dit que j’étais propriétaire de la Winair… » Le Président fait référence à l’article publié dans Le Point à son sujet, intitulé “Le shérif de Saint-Barth”. Il a d’ailleurs sollicité la publication d’un droit de réponse auprès de l’hebdomadaire.
« Si la Collectivité est capable de venir chez moi prendre des photos, elle doit être capable de contrôler tous les habitants », attaque alors Hélène Bernier. De quoi parle la conseillère territoriale ? Retour en arrière : au printemps 2016, elle témoigne dans un reportage diffusé par le 20 heures de TF1, dénonçant la politique d’urbanisme de l’île, les dépôts sauvages de gravats, et des pressions de la part de la Collectivité.
Après cela, tous les élus ont reçu un mail signé Bruno Magras, accompagné de photos d’une maison qui serait celle d’Hélène Bernier. Avec un commentaire ironique : « Elle a sans doute oublié de la diffuser dans son spot promotionnel, et pourtant... Ça ressemble fort à Madagascar ! » Sauf qu’il ne s’agissait pas de la maison de l’élue, même si le terrain lui a un temps appartenu.

Bruno Magras reconnaît avoir transmis lesdites photos, qu’une tierce personne lui avait envoyé. Et il assume.

Vendredi soir, il a répondu sèchement à son opposante : « On n’est pas venu là pour polémiquer sur des bêtises. Les photos en question n’ont pas été prises par moi. Si je les ai partagées, c’est que vous avez déclaré sur TF1 que Saint-Barthélemy ressemblait à Madagascar. (...) Le service de l’urbanisme fait correctement son travail. Passons à des questions sérieuses et pas à des polémiques inutiles », conclut le Président, interrompant l’échange d’un sifflement.

Xavier Lédée s’en mêle

Dans son compte rendu du conseil territorial publié sur Facebook, Xavier Lédée, élu Unis pour Saint-Barthélemy, a fait référence à l’accrochage entre Bruno Magras et Hélène Bernier, en ces termes : « S’il est inquiétant de voir effectivement le nombre de travaux non autorisés et illégaux en cours, cet échange ressemblait plus à un règlement de compte qu’à une discussion sur les orientations budgétaires… » commente l’élu.

Hélène Bernier a répondu, également sur Facebook : « L’urbanisme avait parfaitement à voir avec le débat sur les orientations budgétaires, tant ses conséquences sont importantes sur le fonctionnement de l’île (droits de quai, circulation routière, constructions de routes, gestion des déchets, électrification, etc ...). C’est grave de ne pas avoir de contrôle sur les reconstructions. Les exemples sont nombreux, mais la majorité reste inerte. Grave de demander des compétences et de ne pas les assumer. Grave pour la protection de l’environnement et grave pour un élu de limiter ce sujet à un règlement de compte. Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. »

Des tensions qui risquent bien de resurgir au prochain conseil territorial, début mars.

JSB 1265





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