4 - Quelles sont vos propositions pour fluidifier et sécuriser le trafic routier à Gustavia et sur l’ensemble de l’île ?
Marie-Hélène Bernier :
« Avec 16.000 véhicules en circulation (dont 269 camions de plus de 3,5 tonnes et un peu plus de 4.300 deux-roues) sur 21 km2, nous sommes tous d’accord pour dire que le réseau routier est saturé. Pour le fluidifier, pas d’autre alternative qu’un transport en commun. Nous pensons que le coût du service est très faible par rapport aux bénéfices attendus, que ce soit en termes de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, de pression sur le réseau routier ou encore d’accidentologie. Au demeurant, rien n’empêche que ce service dont la Collectivité prendrait l’initiative soit délégué à un opérateur privé. Nous testerons par ailleurs différents scénarios de circulation à Gustavia et Saint-Jean, en parallèle à une réflexion sur la régulation des véhicules de location, une nouvelle règlementation des poids lourds qui encadrerait notamment leurs horaires, jour et circuit de circulation, la création d’une fourrière où entreposer les épaves et autres véhicules gênant la circulation et bien d’autres initiatives encore, qui permettront à terme de retrouver une circulation fluide et sécuritaire. »
Xavier Lédée :
« Année après année, nous constatons une dégradation de la situation en matière de circulation sur l’île. Les centres névralgiques sont congestionnés mais plus généralement, ce sont tous nos quartiers qui souffrent. Pour répondre à votre interrogation sur Gustavia, je n’ai jamais caché mon scepticisme sur le projet en cours. Celui-ci n’a pas été réfléchi globalement et en dépit d’un investissement colossal, nous n’avons pas de données sur le nombre de places de parking actuelles (privé et public) ou les flux quotidiens de véhicules. Nous n’aurons cependant d’autre choix que de composer avec cet héritage. Il nous faudra donc repenser les circulations, en créant une nouvelle voie d’accès à Gustavia. Certaines zones comme le fond de rade devront être repensées et de manière au moins temporaire, des zones de dépose-minutes sécurisées devront être organisées aux abords des écoles. D’une manière plus générale les règles d’urbanisme devront être redéfinies pour que les plus gros projets soient soumis à une réglementation plus stricte en matière de places de parking, là ou la majorité n’a pas osé être plus incisive. Nous veillerons à limiter le trafic en travaillant de concert avec les hôteliers et restaurateurs pour organiser le transport de leur staff et en travaillant à développer le covoiturage à travers la mise en place d’une application et de zones de ramassage. Nous étudions aussi d’ores et déjà la possibilité de créer une navette entre Gustavia et St Jean. Enfin, nous pousserons plus en avant la réglementation sur les types de véhicules autorisés à rouler sur nos routes, à l’image de ce qui a été mis en place pour les gros camions, afin d’adapter les véhicules circulants à nos caractéristiques. L’aménagement du territoire et l’amélioration du réseau routier devra intégrer la possibilité de créer des zones de parking dans les quartiers et l’amélioration des zones de congestion du trafic comme dans la zone de l’aéroport. »
Romaric Magras :
« Il n’y a pas une solution dans ce domaine mais une série de mesures. Le succès de cette politique dépendra étroitement de la manière dont chacun acceptera de modifier sa manière de se déplacer. Nous pouvons y parvenir par l’incitation, y compris de l’usage du vélo, le covoiturage et la pratique de la marche - plutôt que la mise en place d’un transport collectif qui sera déficitaire. Commençons par là. Les chantiers du parking de Gustavia et la délocalisation des écoles terminés, le flux de véhicules diminuera mécaniquement vers le quartier. D’ici là, nous expérimenterons une navette avec la possibilité de se garer à Saint-Jean sur un espace dédié et accessible gratuitement pour ceux qui emprunteront la navette. De même, les entreprises seront invitées à mettre à disposition de leurs salariés un système de navettes, en particulier pour les saisonniers. Tout de suite, nous adopterons, au titre de la compétence « location de véhicules terrestres à moteur » une règle prévoyant que les loueurs devront justifier d’un emplacement de parking privé pour chacun de leur véhicule, mettant ainsi fin au stationnement sur la voie publique. Nous devrons aussi envisager de limiter le nombre de sociétés de location et pourquoi pas, le nombre de voitures par chambres occupées. L’augmentation des places de livraisons et d’emplacements pour arrêts fréquents réduira les ralentissements. »