La ministre de la Justice Nicole Belloubet s’est rendue en Guadeloupe pour évoquer les problématiques des prisons et à Saint-Martin pour l’inauguration de la chambre détachée du tribunal de Basse-Terre. Deux sujets qui concernent de près les habitants de Saint-Barth.
Vendredi, Nicole Belloubet, ministre de la Justice, a inauguré la chambre détachée de Saint-Martin et Saint-Barthélemy du tribunal de grande instance de Basse-Terre, à Marigot, dont dépendent les justiciables de Saint-Barth. « Il n’est pas courant même dans la vie d’un Garde des Sceaux d’inaugurer à deux jours d’intervalle deux nouveaux palais de justice. Celui de Pointe-à-Pitre hier matin, et aujourd’hui ici avec vous. Cela crée une envie de continuer à agir ensemble », a déclaré la ministre de la Justice, évoquant forcément l’ouragan Irma : « Inaugurer la Chambre détachée de Saint Martin et Saint-Barthélemy revêt une force d’autant plus symbolique que la capacité de solidarité et d’action judiciaire ont été mises à l’épreuve. »
Saint-Barth a investi 450.000 euros
Créée en 2016, la chambre détachée exerce la pleine compétence depuis septembre 2018, et deviendra officiellement, au 1er janvier 2020, un tribunal de proximité. La Collectivité de Saint-Martin avait investi 150.000 euros dans sa construction, celle de Saint-Barthélemy 450.000 euros. «Parce que cela s’inscrit dans la politique de la Collectivité qui consiste à ramener au plus près du citoyen le pouvoir de décision », a expliqué Bruno Magras au micro, satisfait selon les propos rapportés par le Soualiga Post : « Nous étions demandeurs depuis l’époque où Madame Rachida Dati était ministre de la Justice, et finalement voilà qu’aujourd’hui nous assistons à l’inauguration. »
Extension des prisons guadeloupéennes
Avant son passage à Saint-Martin, Nicole Belloubet a visité les prisons guadeloupéennes, où sont aussi incarcérés les habitants des îles du Nord condamnés à la prison ferme. Celle de Baie-Mahault est considérée comme l’une des pires prisons de France, notamment en raison de la surpopulation carcérale du côté des hommes. Le gouvernement a prévu son extension à hauteur de 340 places supplémentaires créées d’ici 2023. « Cette extension est nécessaire pour de meilleures conditions de détention et de meilleures conditions de travail des personnels, dont je salue ici l'engagement », a souligné Nicole Belloubet. Mais ce chantier « dont le budget dépasse les 56 millions d'euros doit également s'accompagner d'une nouvelle politique des peines, avec l'aide des magistrats mais aussi de tous les acteurs de la prévention et de l'insertion. » Jeudi, la ministre a inauguré le nouveau palais de justice de Pointe-à-Pitre, avant de visiter la seconde maison d’arrêt de Guadeloupe, Basse-Terre, elle aussi dans un état de vétusté et de sur-occupation préoccupants. Cette prison fera également l’objet d’un agrandissement.
La part des Saint-Barths et Saint-Martinois dans les cellules guadeloupéennes est estimée entre 20% et 25%. L’idée de la construction d’une prison à Saint-Martin, défendue par le président de Saint-Martin, Daniel Gibbs, a été rejetée par Nicole Belloubet. « Dans la mesure où j’agrandis les prisons de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre, nous n’avons pas à ce stade souhaité aller au-delà», a-t-elle répondu à nos confrères du Pélican, évoquant toutefois une étude sur le sujet par l’Inspection générale de la justice.
Pour clore ce voyage de quatre jours aux Antilles, Nicole Belloubet a effectué une visite en Martinique, principalement sur le thème de la lutte contre le narcotrafic en mer.
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