Bruno Magras a une nouvelle fois ouvert le conseil territorial, vendredi 17 avril, en expliquant la raison de sa tenue : « L’ordre du jour comporte des points qu’il nous faut traiter, en particulier la prolongation des délais pour les actes administratifs, et l’achat de l’immeuble de la rue de la Paix, son propriétaire étant dans l’île pour encore quatre semaines. »
En amont de la réunion, beaucoup d’élus avaient interrogé le Président sur son maintien, doutant de l’urgence des délibérations, et suggérant la possibilité d’organiser le conseil en visioconférence. C’est le choix qui a été fait à Saint-Martin, par exemple. « C’est une volonté de ma part de ne pas faire de réunion en visioconférence », assume Bruno Magras. Comparant encore une fois le travail des élus à celui des travailleurs indispensables qui s’affairent sur l’île, confinement ou pas. Finalement, peu d’élus ont renoncé à siéger : étaient absents deux professionnels de santé, Patrick Bordjel (Unis pour Saint-Barthélemy) et Corinne Fébrissy (Saint-Barth d’Abord), qui considèrent que toute sortie évitable doit être évitée. Dans le cadre de leur profession, ils sont en contact chaque jour avec des patients potentiellement porteurs du virus. Elus de la majorité, Ernest Magras, Micheline Jacques, Andy Laplace ont aussi laissé leurs sièges vides, pour d’autres raisons.
La semaine précédant la réunion, des élus d’opposition avaient également questionné à plusieurs reprises l’ensemble du conseil territorial sur l’avancée du projet de dépistage généralisé de la population de Saint-Barth, et notamment la commande et l’acheminement des machines de test. Sans obtenir de réponse, ce dont s’offusque Xavier Lédée (Unis pour Saint-Barthélemy), présent ganté et masqué vendredi soir, qui voit « du mépris dans la non-réponse aux élus, et du mépris dans la communication à une télévision de Martinique plutôt qu’à Saint-Barth.» « J’ai vu des e-mails passer ; ils sont intitulés Bonjour à tous, je ne m’appelle pas Monsieur Tous. Le Président répond quand on écrit à Monsieur le Président », réplique Bruno Magras. « Je ne vais pas appeler tous les matins les conseillers pour savoir si je peux faire une réunion tel jour. » « Désolé d’avoir froissé votre ego en écrivant “Bonjour à tous”, mais je pense que la question ne devrait même pas se poser, on ne devrait pas avoir à aller à la pêche aux informations », insiste Xavier Lédée.