Micheline Jacques, la sénatrice de Saint-Barthélemy, a déposé le mardi 19 juillet une question orale à l’attention du ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, Pap Ndiaye. Une question qui porte sur les difficultés de recrutement des enseignants à Saint-Barthélemy du fait du coût de la vie locale, en particulier du logement. Sur ce dernier point, crucial (voir l’entretien avec le vice-recteur d’académie, Michel Sanz, dans le JSB 1478), la parlementaire détaille : « En effet, la taille du territoire et la nature de son économie conduisent à une constante pression à la hausse des loyers, qui deviennent inaccessibles avec un revenu d'enseignant. Dans ce contexte, les établissements scolaires font de plus en plus appel à des enseignants contractuels, entraînant une situation d'instabilité et d'incertitudes à chaque rentrée scolaire. »
Micheline Jacques rappelle qu’en 2013, l’attractivité du territoire a été jugée suffisante par le gouvernement de l’époque qui, par décret (le 2013-314 du 15 avril 2013), a entériné la création d’une indemnité géographique. « Le gouvernement avait ainsi porté l’indemnité de sujétion géographique à six mois du traitement indiciaire de base des agents de l’État affectés à Saint-Barthélemy, rappelle la sénatrice. Or, la réalité montre que ce niveau d’indemnité ne peut faire office d’amortisseur. »
Elle élargit son propos et évoque « le contexte inflationniste lié à la guerre russo-ukrainienne » qui vient s’ajouter à « la cherté structurelle de la vie à Saint-Barthélemy » et « fait peser un risque sur la continuité du service public de l’enseignement ». Micheline Jacques estime qu’une « plus grande souplesse dans les règles de recrutement pourrait en outre conforter une mesure indemnitaire ».
Aussi, elle demande au ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, Pap Ndiaye, de « bien indiquer les mesures qu’il entend prendre pour remédier à ces difficultés de recrutement ». Pour l’heure, la date d’inscription en séance de la question n’a pas encore été arrêtée. La réponse du ministre ne pourra toutefois certainement pas apporter de solution concrète à une rentrée 2022 qui s’annonce d’ores et déjà chaotique pour les élèves et le corps enseignant à Saint-Barthélemy.