Saint-Barth -

Micheline Jacques : « La cherté de la vie en Outre-mer ne souffre pas de contestation »

Le 3 avril, la délégation sénatoriale aux outre-mer a adopté son rapport sur la vie chère dans les territoires ultramarins. Un document présenté par la sénatrice de Saint-Barthélemy, Micheline Jacques, en sa qualité de présidente de la délégation. « La réalité de la cherté de la vie en outre-mer ne souffre pas de contestation, a souligné la parlementaire. À l’origine de crises à répétition, elle requiert des solutions à la fois immédiates et durables. » Lors d’une présentation à la presse, à Paris, il a été indiqué qu’au terme de leurs travaux, les six rapporteurs (Viviane Artigalas, Jocelyne Guidez, Micheline Jacques, Évelyne Perrot, Teva Rohfritsch et Dominique Théophile) pointent « les écueils qui empêchent de sortir du cycle infernal des crises récurrentes ». Ils les énumèrent ainsi : « Chercher un coupable, courir après le mirage hexagonal, alourdir la dépense publique, négliger la faiblesse des revenus ou encore suradministrer. » Pour y remédier, ils recommandent un socle de 24 mesures « anti-vie chère » articulées autour de 5 axes qui regroupent une série de propositions. Pêle-mêle, le rapport suggère de « dissuader la non publication des comptes des entreprises en permettant la saisine du tribunal de commerce en référé par le préfet ou le président de l'Observatoire des prix, des marges et des revenus », « obtenir de l’Autorité de la concurrence la réalisation d’une étude sur la concurrence outre-mer tous les 5 ans au maximum et la compléter par des études spécifiques par territoire », « arrêter un plan de mise à niveau aux meilleurs standards de l’ensemble des installations portuaires, aéroportuaires et douanières » ou encore « concernant les carburants, d’écarter les DROM de l’application de la réforme des certificats d’énergies et obtenir la révision de la directive sur la taxe carbone européenne ». De plus, pour transformer le modèle économique, la présidente de la délégation Micheline Jacques et ses collègues rappellent que «l’intégration économique régionale, le développement de la production locale et le soutien aux revenus sont des axes essentiels à privilégier pour sortir par le haut du drame de la vie chère ». Et de s’inscrire dans l’actualité en insistant sur le fait que « ces réformes apparaissent d’autant plus urgentes que les annonces du gouvernement américain ouvrent une véritable guerre tarifaire porteuse de menaces pour les économies ultramarines ». Quant à l’octroi de mer, les sénateurs recommandent de le modifier mais en aucun cas de le supprimer.
Il va sans dire que nombre des propositions et autres mesures formulées dans le rapport de la délégation aux Outre-mer s’adressent principalement aux territoires les plus touchés par la « cherté de la vie » et qui ne bénéficient pas d’un socle économique aussi solide que… Saint-Barthélemy, pour exemple. L’adoption du texte par la délégation sénatoriale aux Outre-mer intervient alors que le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, s’est engagé à présenter un projet de loi sur le sujet de la vie chère dans le courant du mois de mai.

Journal de Saint-Barth N°1611 du 10/04/2025

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