Les questions fusent lors du premier Conseil territorial des jeunes

Comme toute première fois, elle s’est avérée hésitante, parfois un tantinet chaotique. Néanmoins, les dix-huit jeunes conseillers territoriaux ont réussi leur séance inaugurale dans la salle des délibérations de l’hôtel territorial, à Gustavia. Avec l’enthousiasme qui sied à la jeunesse ainsi que les innombrables questionnements qui l’accompagnent. De fait, le président de la Collectivité territoriale, Xavier Lédée, s’est rapidement aperçu qu’il ne pourrait s’en tenir au simple déroulé de l’ordre du jour.
Car, à chacune de ses interventions, les conseillers en herbe l’inondaient d’interrogations diverses et variées, de la manière la plus fraîche et spontanée qui soit. Des questions parfois on ne peut plus pertinentes, sur la durée du mandat ou la portée des décisions qui seront prises, par exemple. Mais également en complet décalage avec l’objet de la réunion, illustration de l’innocence de ces représentants des écoliers et collégiens (du CM2 jusqu’à la 4e), dont certains sont encore très jeunes.
Par conséquent, il a fallu que le président Lédée et la vice-présidente Bettina Cointre fassent montre de patience et de compréhension. Mais il leur a également été nécessaire d’adapter le contenu de leur discours à leurs jeunes collègues. Notamment à l’heure de solliciter des volontaires pour intégrer les commissions de travail. « C’est quoi une commission ? », a naturellement lancé sans attendre l’un des conseillers. Pour les explications, de la nature des travaux qui seront proposés aux jeunes élus mais aussi et surtout de la signification d’un vocabulaire trop éloigné du champ lexical d’un enfant, Xavier Lédée et Bettina Cointre ont pu compter sur un coup de main des élus de l’opposition que sont Alexandra Questel et Francius Matignon. Par exemple, pour tenter de définir avec simplicité ce qu’est un « lien intergénérationnel » à un groupe d’élus qui, face à cet inconnu, s’est mué en Bartleby en « préférant ne pas » plutôt que de s’engager aveuglément. Fort heureusement, l’intervention d’une institutrice du groupe scolaire de Gustavia, Nathalie Galou, a permis d’accélérer le tempo d’une séance qui, à force de questions et d’incompréhensions, commençait à ressembler à un interminable goûter présidé par un grand oncle un peu dépassé.
Au final, sur un grand tableau blanc et sous les directives de Nathalie Galou, toutes les commissions ont été pourvues en moins de dix minutes. Malgré les inévitables petites longueurs et autres hésitations initiales, il ne fait guère de doute que la séance a été une expérience enrichissante pour les jeunes conseillers. Dont certains ont avoué avant de quitter la salle des délibérations à quel point une angoisse mâtinée d’excitation les a saisis tout au long de la séance. Ils aborderont certainement la prochaine réunion du Conseil territorial des jeunes - à un rythme de trois par an - avec sérénité. La force de l’habitude.