Les ministres de la Transition écologique et des Outre-mer ont annoncé, à l’issue de leur visite en Martinique et en Guadeloupe ce week-end, un plan de dix millions d’euros pour lutter contre les sargasses, pour l’ensemble des Antilles-Guyane.
Les ministres Annick Girardin et Nicolas Hulot ont annoncé
un plan de dix millions d'euros, en plus des trois millions déjà accordés en
urgence pour la lutte contre les sargasses, aux autorités guadeloupéennes et
martiniquaises qu'ils ont rencontré le week-end dernier. Etalé sur deux ans, ce
plan sera pris en charge à 50% par l'Etat, le reste par l'Union européenne et
les collectivités locales.
Le plan comporte le déploiement de vingt-deux capteurs en Guadeloupe et Martinique pour faire remonter et centraliser toutes les données sur les échouages (fréquence, volume), mais aussi les analyses des émanations produites par les sargasses en séchant. Une mission conduite par le sénateur guadeloupéen Dominique Théophile devra se rendre dans les îles voisines, donc probablement Saint-Barthélemy, pour connaître leurs techniques de ramassage et de valorisation des algues.
Nicolas Hulot a indiqué qu'il fallait atteindre l'objectif d'un ramassage dans les 48 heures après l'échouage. C'est déjà le cas à Saint-Barthélemy sur la majorité des plages, même si certaines, plus difficile d'accès et très touchées (Anse des Cayes, Grand Fond, Marigot) restent envahies plus longtemps par les algues.
En l’absence de Saint-Barth
Aucun représentant de la Collectivité de Saint-Barthélemy n'a rencontré les ministres : celle-ci n'a pas été conviée, indique-t-on. En qualité d'élue locale, Hélène Bernier a tenté de participer aux échanges en Martinique, mais sa présence a été refusée par le cabinet du ministère, car elle ne peut représenter le territoire étant donné qu'elle est dans l'opposition.
En Martinique, les habitants ont déversé des sacs de sargasses en guise de bienvenue à Nicolas Hulot, et une cinquantaine de manifestants se sont réunis pour dénoncer le manque de réactivité de l'Etat. Cette action a été organisée par le collectif Matinik pou anlot vision de Lafrik, dont le représentant, Olivier Bérisson, s'est emporté auprès de nos confrères de RCI Martinique : «Jamais, l'État n'aurait laissé un problème durant des années se faire comme ça en Bretagne ou à Marseille, enfin sur les côtes du littoral français ! »
Reste à savoir si Saint-Barthélemy, qui pour le moment a bénéficié de l'envoi de matériel, notamment des masques de protection, pour les agents qui traitent les sargasses, sera prise en compte dans l'enveloppe de dix millions d'euros. Interrogé sur ce sujet il y a quelques jours, Thierry Aron, directeur de cabinet de Bruno Magras, n'y comptait pas trop. « Nous attendons surtout des retours d'expériences, pour savoir ce qui fonctionne ou non. »
JSB 1283