Saint-Barth -

Les forces en présence se fragmentent au parlement européen

Les Français n’étaient pas les seuls à voter ce week-end. Les populations de vingt-huit pays ont élu leurs représentants. Le grand jeu des alliances et coalitions peut débuter.

 

Sur 751 eurodéputés de tous les pays membres, ce ne sont pas les vingt-trois sièges occupés par le RN ou LREM qui peuvent seuls faire la bascule. Des groupes parlementaires paneuropéens doivent désormais se recréer, avant la première session de ce tout nouveau Parlement, prévue le 2 juillet.

Avec des forces plus fragmentées, le jeu des coalitions a de beaux jours devant lui.


Il ne suffira plus aux deux partis historiquement dominants, le PPE (droite et centre droit) et S&D (socialistes et démocrates), de s’allier pour obtenir la majorité absolue des voix. Le Parti Populaire Européen et l’Alliance S&D perdent chacun des sièges. Le premier passe de 217 à 177, le second de 186 à 149. C’est la première fois depuis 1979 que l’opposition entre droite et gauche ne sera plus légion à l’UE. 

L’Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe (ADLE, libéraux centristes) devient la troisième force politique européenne avec 107 fauteuils contre 67 auparavant. Elle intègre les élus LREM. Hausse également de la présence des Verts Européens, qui passent de 52 à 69 députés.

 

Les eurosceptiques, deuxième force

Ces quatre formations devront réussir à se mettre d’accord pour éviter de laisser le champ libre aux nationalistes. 

Et notamment l’un des gagnants du scrutin, ENL (Europe des nations et des libertés), où se trouve le Rassemblement National, qui passe de 37 à 58 eurodéputés. Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD), qui réunit les anti UE et partisans du Brexit, passe de 41 à 54 sièges. A l’inverse, les conservateurs (principalement polonais et britanniques) du groupe ECR perdent du poids, de 76 à 62 sièges. Mais ces trois formations réunies créent un groupe eurosceptique plus fort, avec 172 sièges au total. Elles forment la seconde force politique européenne. 

 

Enfin, il faudra noter la déconvenue tout à gauche, avec une diminution de 52 à 39 sièges pour Gauche unitaire européenne-Gauche verte nordique (GUE-NGL), où siège la France Insoumise. Auxquels il faut ajouter 8 non-inscrits et 28 autres partis. 

 

En attente du Brexit

Les Britanniques ont élu des eurodéputés, qui resteront en place jusqu’au 31 octobre, date butoir pour la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE. Les eurodéputés français sont actuellement 74 à siéger, les cinq autres prendront leur place une fois les britanniques partis (un PS, un EELV, un RN et deux LREM) pour atteindre 79 sièges.

A noter, la participation dans toute l’Europe a été la plus forte depuis 1994 : un électeur européen sur deux est allé voter. 



JSB 1330

Journal de Saint-Barth N°1330 du 29/05/2019

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