Saint-Barth - réunion publique Micheline Jacques

Plus d’une centaine de personnes a assisté à la réunion publique organisée par la sénatrice Micheline Jacques le vendredi 14 septembre à la capitainerie de Gustavia.

La sénatrice recueille les doléances d’une partie de la population

La réunion publique organisée le vendredi 14 septembre à la capitainerie de Gustavia a réuni une centaine de personnes. «Plus de 400 » en ajoutant les auditeurs et spectateurs en ligne, selon Micheline Jacques. Quoi qu’il en soit, ce rendez-vous a été l’occasion pour de nombreux résidents d’exprimer leurs mécontentements. Sur des sujets divers mais qui n’ont pas été si nombreux. Ainsi, l’objet des doléances formulées en présence de la sénatrice ont principalement été les suivants : l’évolution de l’île, jugée néfaste par nombre d’intervenants, la suppression de l’attestation de résidence fiscale par la Collectivité (lire page 2), la crise du logement et la sécurité.
Pour la sénatrice, la réunion avait davantage vocation à écouter les administrés plutôt qu’à leur apporter systématiquement des réponses. Aussi, les personnes présentes ont eu tout loisir de s’exprimer.
Lieu de défouloir, de catharsis ? Une chose est sûre : le rassemblement à la capitainerie a été l’occasion d’aborder ouvertement des sujets propres à créer la discorde. Il va sans dire que l’implantation d’une hôtellerie de groupe a été au cœur des critiques et autres plaintes. « Ils ont trustés tous les logements dans un premier temps, des agents ont surenchéri par-dessus, souffle un intervenant. Combien de gens ont quitté l’île suite à cela ? On a laissé la place à une main d’œuvre qui arrive de métropole et qui n’a aucun respect de l’île, qui affecte la qualité du service. » Les interventions s’enchaînent, sur des sujets récurrents dont un revient régulièrement : le logement. Mais pas uniquement. Un homme qui semble agacé par la teneur des échanges prend le micro et lance : « Qui ne loue pas pendant la saison haute ? Qui ne loue pas à des sociétés pendant trois mois pour ensuite accueillir des touristes ? Des gens qui sont réguliers sur cette île se font mettre à la porte du jour au lendemain. Des gens qui sont là depuis des années. Et on est tous fautifs de ce qu’il nous arrive. On est tous fautifs de cette situation. Dans le monde entier, quand on parle de Saint-Barthélemy, c’est l’île des riches. Oui ou non ? Il faudrait tous qu’on redescende un peu. »
L’augmentation constante du nombre de travailleurs saisonniers s’invite aussi dans le débat. «Il n’y a plus de logement pour les familles», constate un homme. Veut-on devenir une île de touristes et de saisonniers ? » Applaudissements.
Dans l’ensemble, les complaintes ont essentiellement porté sur l’expression d’un constat, mélange à la fois d’amertume et d’impuissance. Celui d’une l’île sur laquelle la vie a changé très vite et, pour beaucoup, en perdant en qualité et en quiétude.
Au sortir de cette réunion, la sénatrice Micheline Jacques a estimé que les échanges ont confirmé « la nécessité » de la tenue d’une telle consultation. S’adressant à la population, elle ajoute : « Les sujets évoqués confirment aussi votre volonté d’améliorer ensemble ce qui doit l’être et votre implication dans la vie locale. » De plus, elle invite les habitants à lui soumettre des propositions afin de renouveler de manière régulière ce type de rencontre.

 

Journal de Saint-Barth N°1533 du 21/09/2023

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