Tandis que Daniel Gibbs a arpenté les rues de Gustavia et de plusieurs quartiers de Saint-Barth en début de semaine, Frantz Gumbs a organisé une réunion dans un restaurant, mercredi soir. Mais avant comme son adversaire, il est allé à la rencontre des habitants de Saint-Barth.
Deux candidats pour deux styles radicalement différents. Certes, les résultats obtenus lors du premier tour des élections législatives, samedi dernier, n’autorisent pas les mêmes largesses à Daniel Gibbs (27,62%) qu’à Frantz Gumbs (47,09%). Toutefois, les méthodes de campagne des deux hommes n’ont guère évolué dans l’entre-deux tours.
« Mobiliser l’électorat »
Pour Daniel Gibbs, il s’est agi d’arpenter le béton pour aller à la rencontre des habitants et des commerçants de Saint-Barth. « On a constaté une très faible participation à Saint-Barth et Saint-Martin (21,25%) mais comme sur tous les territoires, explique Daniel Gibbs. Je n’ai pas d’explication précise pour le vote du premier tour. Mais ce qui est sûr, c’est que l’on peut mobiliser fortement. » C’est donc la raison pour laquelle, aux côtés de son suppléant Thomas Gréaux, il a sillonné Gustavia en quête de voix supplémentaires. « Le deuxième tour va se jouer sur la capacité à mobiliser l’électorat, martèle Daniel Gibbs. Il faut inciter les gens à venir voter en rappelant l’importance des législatives sur la composition future de l’Assemblée nationale. »
Au premier tour, la députée sortante, Claire Javois Guion-Firmin, avait hérité de l’investiture des Républicains. «Aujourd’hui, je suis le candidat des Républicains, assure l’ancien député (2012-2017). Si je suis élu, je siègerai chez les Républicains. Un point sur lequel mon concurrent ne dit rien, pour ne pas avoir à dire qu’il est pro-Macron. »
« Une dynamique locale »
Son concurrent, Frantz Gumbs, aborde la campagne du deuxième tour de manière très sereine. Néanmoins, il entend précisément clarifier la question du soutien apporté par le parti de la majorité présidentielle, Ensemble. Il évoque une « description tendancieuse » qui aurait assimilé son « centrisme affirmé avec une supposée appartenance à LaRem (feu La République en Marche) ». Il explique, dans un communiqué : « Il est vrai que j'ai accepté le soutien de la majorité présidentielle car il indique que le parti présidentiel voit en moi un interlocuteur de confiance avec lequel il souhaite travailler. Un élément essentiel pour faire avancer nos nombreux dossiers. J'ai cependant préféré ne pas être investi, comme en témoigne la nuance politique qui m'a été attribuée : DVC (Divers Centre) et non REM. En réalité je ne suis encarté nulle part ailleurs qu'à Saint-Martin. » Et le candidat d’ajouter : « Comme dit plus haut, ma candidature procède d'une dynamique locale. Mon but politique est l’intérêt de Saint-Barthélemy et Saint-Martin. En réalité, les électeurs de Saint-Barthélemy et Saint-Martin auront retenu que la candidature Frantz Gumbs/Mélissa Lake est essentiellement portée par les majorités politiques locales issues des élections territoriales de mars dernier, et que c'est probablement bien davantage la crédibilité et la confiance que suscite cette candidature, plus que le positionnement national qui explique le résultat. »
Comme Daniel Gibbs, Frantz Gumbs « encourage » le plus grand nombre d’électeurs à se rendre dans les bureaux de vote ce samedi 18 juin.
« J’ai accepté d’accompagner Daniel Gibbs »
Thomas Gréaux, 30 ans, est le suppléant de Daniel Gibbs. Il explique son engagement auprès de l’ancien président de la Collectivité de Saint-Martin (2017-2022). « J’ai accepté d’accompagner Daniel Gibbs en tant que suppléant pour les prochaines élections législatives car depuis ma prise de fonction à la présidence de la Cem en mai 2020, j’ai constaté qu’il y avait des dossiers importants à faire évoluer auprès de l’Etat, puisque je suis en relation direct avec les socio-professionnels. C’est la raison pour laquelle j’ai le sentiment d’être le bon relais pour défendre les intérêts de notre île. Cette opportunité qui m’est donné par Daniel Gibbs, et je l’en remercie, va me permettre d’aller plus loin dans cette mission. Si nos deux îles sont proches par leur configuration géographique et culturelle elles ont néanmoins des différences. Pour St Barthélemy, les grands dossiers qu’il faudra sans doute défendre auprès du gouvernement sont : la santé, l’éducation, la fiscalité. Je ferai le maximum pour défendre les intérêts de Saint-Barth. »