Ce mardi 1er octobre, le Premier ministre a présenté son discours de politique générale. Dès le lendemain, les députés ont repris leur place, et leur travail, sur les bancs de l’Assemblée nationale.
C’est le sénateur François-Noël Buffet qui hérite du ministère des Outre-mer, que pensez-vous de cette nomination ?
Monsieur François-Noël Buffet connait les dossiers pour avoir travaillé sur les Outre-mer à travers des rapports ou des commissions sénatoriales, conduites à la la fois dans le bassin Atlantique et Pacifique. Et il s’est déplacé dans les territoires. Mais c’est un homme de droite, et il se trouve que les territoires ultramarins de l’Atlantique sont en majorité de gauche. Les quatre députés de la Guadeloupe sont de gauche, les quatre députés de la Martinique sont de gauche, les deux députés de la Guyane sont de gauche. Sa première tache, à mon avis, sera de rétablir un minimum de confiance entre le gouvernement et les élus de ces territoires. Sans confiance le dialogue est compliqué, et actuellement il y a de la défiance vis-à-vis de l’Etat.
Comment faire émerger les problématiques de Saint-Barth et Saint-Martin face à l’urgence dans laquelle sont plongés d’autres territoires ultramarins ?
Je suis le lobbyiste en chef de la Collectivité de Saint-Martin et Saint-Barthélemy ! Il est probable que l’attention du ministre des Outre-mer soit d’abord attiré par la Nouvelle-Calédonie, par Mayotte, par la Martinique, là où ça brûle, plutôt que par Saint-Martin et Saint-Barth. Objectivement, ça se comprendrait. Si l’on veut résoudre certains problèmes que nous avons comme la santé ou l’éducation, peut-être vaudra-t-il mieux aller voir le ministère de la Santé ou le ministère de l’Education Nationale, que le ministère des Outre-mer.
Quels sont les grands dossiers qui vous attendent en cette rentrée parlementaire ?
J’ai l’habitude de dire que je ne travaille pas sur les grands dossiers. Je regarde, je ressens ou je prends en compte ce que l’on me dit. Je répète qu’il y a une situation concernant l’hôpital et la santé de manière générale, mais aussi les personnes âgées, les Ehapd, ces situations méritent largement d’être améliorées. On ne peut pas dire que rien ne s’est fait ces dernières années. Saint-Barth par exemple, a eu son directeur d’hôpital, mais qui doit aussi maintenant s’occuper de Saint-Martin. Le problème reste entier, il faut trouver des solutions. Le logement c’est aussi un problème pour Saint-Barth : la disponibilité en quantité et le coût du foncier qui est prohibitif. C’est un sujet qui ne peut pas perdurer indéfiniment.
Il y a quelques semaines, vous avez écrit à la compagnie aérienne Air Caraïbes pour avoir des explications sur
l’annulation des vols directs Sint-Marteen/Paris…
J’ai été déçu de l’annonce d’Air Caraibes, même si je comprends leur décision d’ordre économique, ils ont dit que commercialement ce n’était pas rentable. On a également échangé avec Air France au sujet d’une disparité de traitement, sur le sujet du prix des urgences pour obsèques. Une personne qui doit aller dans l’Hexagone, (ou venir dans les Outre-mer), pour un motif de décès, pouvait bénéficier d’un tarif particulier pour la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, mais pas pour Saint-Martin et Saint-Barth. On a attiré leur attention là-dessus et cela a été corrigé.