Dans le cadre de son enquête sur la représentativité des territoires ultramarins dans l’audiovisuel, la délégation sénatoriale aux outre-mer a auditionné le ministre de la Culture Franck Riester, jeudi dernier. Ce rapport a été décidé à la suite de l’annonce de la suppression de France O en 2020. Franck Riester a indiqué que selon lui, la chaîne 100% outre-mer de France Télévisions a jusqu’ici « servi d’alibi. Notre objectif, c'est de replacer l'outre-mer au centre et non plus à la périphérie de l'audiovisuel public », a-t-il poursuivi. « Faut-il Irma pour que l'Hexagone découvre que Saint-Martin et Saint-Barthélémy sont des îles françaises ? Faut-il qu'un célèbre chanteur décide de se faire inhumer dans les Antilles pour que nous en voyions une carte dans un journal télévisé ? Faut-il que Mayotte subisse des troubles importants durant plusieurs semaines pour avoir 30 secondes au 20 heures ? » a interrogé le sénateur de Martinique Maurice Antiste, dressant un sombre constat sur la présence des outre-mer sur le petit écran. Franck Riester a confirmé qu’une plateforme numérique ultramarine renforcera l’offre du petit écran. Ce à quoi Antoine Karam, sénateur de Guyane, lui rappelle qu’encore aujourd’hui encore, « 35% de la population guyanaise n’a pas accès à l’électricité. » Le ministre a expliqué que l’accès à une connexion internet pour tous les Français était une priorité du gouvernement. L’audition complète de Franck Riester est visible sur le site internet du Sénat (www.senat.fr). Michel Magras, président de la délégation, a déjà annoncé que la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte serait également entendue. Par ailleurs, une consultation des habitants sur ce sujet est toujours ouverte, en ligne à cette adresse : http://senat.limequery.org/715487?lang=fr
© DR