Dernière ligne droite avant le scrutin européen. La campagne s’accélère, avec un duel Macron-Le Pen (Loiseau-Bardella), qui a tendance à écraser les 32 autres listes. Les débats télévisés ont commencé en début de semaine, et permis aux principaux candidats de détailler leurs projets. Avec un défi de taille : convaincre les électeurs de se déplacer jusqu’aux urnes, samedi et dimanche.
Les habitants de Saint-Barthélemy se seraient-ils tout à coup pris de passion pour les élections européennes ? 333 personnes ont répondu à notre mini-sondage réalisé sur Facebook. A la question “Pensez-vous aller voter ?”, 54% ont répondu non, 46% ont répondu oui. Un taux de participation pas mirobolant en soi, mais bien plus élevé que celui, réel cette fois, du dernier scrutin européen, en 2014. Moins de 15% d’habitants avaient fait le déplacement, soit plus de 85% d’abstention… Si notre sondage amateur était révélateur, ce serait donc un petit événement ; mais on ne se risquera pas à parier là-dessus...
En France, la participation devrait avoisiner les 40%. Ce n’est pas une exception. Dans tous les pays européens, ce vote attire peu.
Un dépeuplement des isoloirs qui inquiète tous les candidats et responsables politiques, d’Emmanuel Macron à Bruno Magras qui rappelle que « les décisions prises par l’Union européenne sont inscrites dans le droit français et donc nous concernent potentiellement ».
En même temps, depuis l’élection présidentielle épique de 2017, marquée par les affaires et le dégagisme général, un regain d’intérêt pour la politique a été constaté chez les Français. La crise des Gilets Jaunes et le grand débat national ont aussi alimenté les discussions politiques dans les foyers, ces derniers mois.
Pas deux mais 34 listes
Pour beaucoup, dans un pays où la présidentielle est fondamentale de la vie politique, le vote européen se résume à un référendum pour ou contre Emmanuel Macron. Et l’interview parue simultanément dans quarante journaux régionaux de France pourrait bien avoir un effet contre-productif pour le chef de l’Etat, très engagé dans la campagne. Nathalie Loiseau, candidate Renaissance (LREM), axe toutes ses interventions sur la lutte contre le parti d’extrême droite. Le Rassemblement national use et abuse du levier anti-gouvernement, Marine Le Pen appelant sans complexe à un vote contre Macron ce week-end. «L’arrivée en tête du RN ferait tomber le gouvernement », ose même Jordan Bardella, le candidat de l’ex-FN.
Avec 34 listes en lice, et un éventail très vaste de thèmes défendus par chacun (lire notre édition 1328), l’élection ne saurait être réduite à un duel. Chaque électeur pourra voter selon ses convictions intimes, ce qui n’est pas souvent le cas dans les scrutins nationaux.
Dans ce contexte, les deux débats télévisés de lundi soir sur LCI, entre les principales têtes de liste aux Européennes, ont réalisé des audiences honorables. Celui d’hier soir sur France 2 s’annonçait aussi suivi, tout comme, ce soir, le dernier débat organisé par BFMTV. Les discussions ont bien sûr vu des passe d’armes politico-politiques entre les têtes de liste invitées, mais la majeure partie des débats ont porté sur les projets de fond des uns des autres : fermeture ou non des frontières, maintien ou non de la barre des 3% de déficit à ne pas dépasser, congé paternité équivalent au congé maternité, contrôle des naissances en Afrique, interdiction du glyphosate, investissement dans les énergies renouvelables, etc.
Il faut 5% pour siéger
La France élira ce week-end 79 eurodéputés, qui siègeront parmi 751 homologues des 28 pays membres de l’UE. Il faut au moins 5% des suffrages pour obtenir un siège au Parlement européen. Seules cinq des trente-quatre listes seraient représentées selon les derniers sondages : Rassemblement National, La République en Marche, et loin derrière, Les Républicains, La France Insoumise et Europe Ecologie Les Verts. Ces derniers se bousculent avec la liste PS-Place Publique conduite par Raphaël Glucksmann, et Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan.
JSB 1329