En 2012, Bruno Magras attend la dernière minute - ou presque - pour annoncer sa candidature après avoir déclaré qu’il en avait terminé avec la politique. Il revient sur sa décision et embarque sur sa liste un jeune homme de 31 ans. Celui-ci n’a guère d’expérience mais le président semble déceler en lui quelques promesses d’avenir. Xavier Lédée se voit donc propulsé sur un siège de conseiller territorial, sous la confortable bannière de Saint-Barth d’Abord.
Toutefois, l’entente ne se révèle que cordiale et le poulain entend galoper à son propre rythme. Cinq ans plus tard, lors des élections de 2017, c’est à la tête de sa propre liste qu’il se permet de convoiter le fauteuil de Bruno Magras. Sans succès, si ce n’est celui de s’être émancipé du grand commandeur et d’avoir gagné ses propres places au sein du conseil territorial.
S’il n’a jamais véritablement digéré le fait que Xavier Lédée abandonne Saint-Barth d’Abord, Bruno Magras n’a finalement peut-être pas eu tort lorsqu’il a décidé de miser quelques pièces sur le jeune homme en 2012. Certes, Xavier Lédée n’a pas contribué à pérenniser la mainmise de Saint-Barth d’Abord sur le pouvoir. Bien au contraire puisqu’il a œuvré à déloger le groupe de son socle majoritaire. Qui plus est en ayant l’intelligence de constituer une alliance que d’aucun n’ont pas hésité à qualifier de «contre nature ». Néanmoins, le résultat est là.
Si Bruno Magras ne cherchait sans doute pas déjà un successeur en 2012, il a favorisé son avènement en le prenant sous son aile. Finalement, contrairement à ce qu’il pensait, le président sortant ne s’était pas trompé. Alors, certes, Xavier Lédée a fait valoir ses envies de succession un peu tôt. Mais il n’aura pas eu à « tuer le père» pour accéder au fauteuil de président. Ni à se servir de son influence comme marchepied.