Quelles sont vos propositions pour faire évoluer la garde des enfants de moins de trois ans ?
Romaric Magras :
« Avec près d'une centaine de naissances sur notre île chaque année, améliorer les possibilités d'accueil des enfants est urgent pour faciliter la vie des jeunes parents. Aujourd'hui, la garde d'enfants est assurée par des assistantes maternelles à leur domicile, avec les contraintes que supposent les aménagements pour la sécurité et l’épanouissement des enfants. En complémentent, la maison des assistantes maternelles de Lorient, les congés de parentalité ou la garde familiale viennent compléter ce mode de garde. L’ouverture d’une crèche reste un choix que nous ne ferons pas, pour continuer à privilégier les assistantes maternelles et ne pas leur faire de concurrence. L’évolution des exigences réglementaires pour l’accueil des enfants ayant évolué de manière plus contraignante, nous faciliterons leur activité avec l’ouverture d’une nouvelle maison des assistantes maternelles. Cela équilibrera de surcroît, l’offre de garde au vent de l’île. Après le transfert des écoles à Saint-Jean, nous aménagerons également une maison des assistantes maternelles supplémentaire en centre-ville, en face de l'église de Gustavia. Enfin, nous inciterons les grands groupes de l'île à renforcer le choix de modes de garde avec une offre au sein de leurs établissements. Cela facilitera la vie des parents, tout en réduisant les déplacements du quotidien. Les conséquences seront donc doublement positives. »
Xavier Lédée :
« Il y a cinq ans, nous avons été la seule liste à faire une proposition innovante : les Maisons d’Assistantes Maternelles. Si cette idée n’avait pas été prise au sérieux dans un premier temps, elle a fait son chemin et la majorité s’est rangée à notre avis estimant qu’il pouvait s'agir d’une alternative crédible pour notre île. La MAM de Lorient vient de fêter son premier anniversaire. 4 personnes se sont formées pour devenir assistantes maternelles et elles reçoivent quotidiennement 12 enfants, bientôt 16. Il y a encore des améliorations à apporter car la question de l’accueil des petits ne doit pas faire oublier les difficultés encore plus grandes rencontrées par les enfants handicapés. Cette idée a fait ses preuves et nous souhaitons répéter l’expérience de manière concertée et intelligemment répartie sur le territoire. Mais ces MAM ne peuvent que compléter la demande et doivent être réfléchies en pérennisant également le travail déjà fait par les assistantes maternelles. En effet, nous devons aussi aider ces dernières dans leur formation et dans leurs démarches administratives parfois complexes. Les évolutions en termes de dérogation pour l’accueil d’un enfant supplémentaire en tiers temps comme les différences de réglementations entre les MAM et les assistantes maternelles travaillant chez elles sont des questions sur lesquelles nous devrons travailler de concert. Enfin, la coordination de l’activité au sein d’une association est indispensable pour faciliter le dialogue avec la Collectivité et accompagner au mieux les démarches. »
Marie-Hélène Bernier :
« Depuis de nombreuses années, la garde des enfants de moins de 3 ans est un réel problème. Il y a aujourd'hui environ 300 enfants de moins de 3 ans et à peu près 120 places chez les assistantes maternelles. Même si toutes les familles n’ont pas besoin de solution de garde (mère au foyer, congé parental, garde par un membre de la famille…), il n’en reste pas moins que le nombre de places actuellement disponibles ne suffit pas. Le manque d’assistante maternelle est en partie dû à un problème de logement (application de la règlementation nationale à laquelle la Collectivité ne peut déroger, refus de certains propriétaires de permettre à leur locataire d'effectuer les travaux nécessaires à l'accueil des enfants) Une maison d’assistantes maternelles (MAM) a vu le jour grâce au concours de la Collectivité, regroupant 4 assistantes maternelles et permettant d’accueillir 16 enfants. Cette solution pourrait être étendue et la création d’une, voire de deux autres MAM pourraient permettre à des personnes souhaitant exercer ce métier mais n’ayant pas de logement adapté, de pouvoir se former et ainsi de proposer un nombre supplémentaire de places. Je pense qu’il faut également encourager les sociétés employant un grand nombre de personnes, telles que les hôtels, à créer une micro crèche d’entreprise. Ce sont des structures relativement faciles à mettre en place et qui permettraient de libérer des places auprès des assistantes maternelles déjà en fonction. »