Alors que le premier tour des élections législatives aura lieu le samedi 11 juin, les six candidats au siège de député de Saint-Barthélemy et Saint-Martin se font relativement discrets.
Si les élections législatives ne déchaînent que très rarement les passions à Saint-Barthélemy et Saint-Martin, les candidats au scrutin 2022 ne semblent pas plus décidés que d’habitude à attiser l’intérêt de la population des îles du Nord. Quelques réunions éparses, une poignée de publications en ligne, les six prétendants au siège de député ne sont, pour l’heure à tout le moins, que présent dans le paysage. De plus, Saint-Barthélemy comptabilisant un nombre d’électeurs nettement moins élevé que Saint-Martin, il va sans dire que les candidats privilégient les manifestations sur l’île voisine. Même si certains ont déjà effectué le déplacement pour aller à la pêche aux voix à Saint-Barth.
Ce fut le cas de Daniel Gibbs, il y a deux semaines. Le premier député des Iles du Nord, de 2012 à 2017, a animé une réunion publique à la capitainerie de Gustavia en compagnie de son suppléant, Thomas Gréaux, le président de la Chambre économique multiprofessionnelle (Cem) de Saint-Barth. Les deux hommes étaient encore présents ce dimanche sur le marché de Gustavia, tracts en main et sourire aux lèvres. Sabrina Rivere Bonzom, candidate sans étiquette politique, a fait également plusieurs passages à Saint-Barth tandis que la candidate investie par le parti d’Eric Zemmour, Béatrice Cazé, a également organisé une réunion le samedi 28 mai à Gustavia avec son suppléant, Charly Bertin.
«Seule candidate de droite»
Lors du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat Eric Zemmour est arrivé en troisième position à Saint-Barth derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron en recueillant 17,75% des voix. Le résultat s’est avéré un peu moins concluant à Saint-Martin avec 11,14% des suffrages et une quatrième position derrière Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Par conséquent, le parti baptisé « Reconquête » ne pouvait donc pas faire l’économie d’une candidature à Saint-Barth et Saint-Martin. « Comme tout le monde dans ce parti, j’ai l’espoir de reconquérir le pays (la France, ndlr) tel qu’on l’a connu, tel qu’on l’aime, déclare Béatrice Cazé pour expliquer son engagement dans la campagne. On veut faire ce que l’on peut pour empêcher le déclin de ce pays, qui devient un pays du tiers monde. »
Béatrice Cazé se considère comme « la seule candidate de droite » en lice dans la circonscription pour ces élections législatives. Et elle insiste sur le fait qu’elle n’est « pas une professionnelle de la politique ». Un avantage, selon la candidate, au moment de représenter les intérêts de Saint-Barth et Saint-Martin à l’Assemblée nationale. « Il y a beaucoup d’abstention car les gens se sentent loin (de Paris, ndlr), explique-t-elle. On essaie de dire aux gens que l’on va faire remonter leurs problèmes. » Elle cite, pêle-mêle et sans les développer, des «thèmes » à défendre tels que la santé, l’éducation ou le pouvoir d’achat. « On s’est senti poussé par le parti d’Eric Zemmour, qui est une lueur d’espoir que l’on a envie de soutenir », affirme Béatrice Cazé.
Le soutien de Xavier Lédée
Dans le même temps, la députée sortante Claire Guion-Firmin, investie par Les Républicains, a entamé sa campagne à Saint-Martin. Tout comme Frantz Gumbs, suppléé par Mélissa Lake, élue territoriale de Saint-Barthélemy. Ils étaient jeudi dernier au Repaire, à Gustavia, pour animer une réunion publique. Avec le soutien du président de la Collectivité territoriale, Xavier Lédée, qui s’est chargé d’annoncer la manifestation sur sa page Facebook.
Le dernier candidat à avoir présenté sa candidature a pour nom Victor Paines Stephen. Il se présente ainsi : « Votre Victor, votre «Thor », votre « Bull-cow » a toujours défendu les causes de nos territoires et c’est avec humilité mais en confiance que ma remplaçante Claudine Brook et moi-même vous demandons de bien vouloir soutenir notre candidature. »
Une faible participation en 2012 et 2017
En 2012, seuls 6.837 des 22.721 inscrits sont allés voter lors du premier tour des élections législatives. Ce qui représente un taux de participation de 30,09%. Ils ont été à peine plus nombreux (8.183, soit 35,86% de participation) lors du deuxième tour qui a opposé Daniel Gibbs (UMP, 52,23%) à Guillaume Arnell (DVG, 47,77%). Cinq as plus tard, le nombre de votants a été encore plus faible. Au premier tour, 6.099 électeurs sur 25.391 inscrits se sont déplacés dans les bureaux de vote. Soit une participation de 24,02%. Une semaine plus tard, pour le deuxième tour, ils ont été 6.636 (26,11% de participation) à glisser un bulletin dans l’urne pour départager Claire Guion-Firmin (LR, 54,73%) et Inès Bouchaut-Choisy (LREM, 45,27%). Pour l’heure, rien n’indique que la mobilisation citoyenne sera plus importante pour les scrutins des samedis 11 et 18 juin.
Six candidats sur la ligne de départ
Après le retrait d’Inès Bouchaut-Choisy, six prétendants au siège de député de Saint-Martin et Saint-Barthélemy ont officiellement déposé leur candidature en préfecture avant le 20 mai.
- Claire Guion-Firmin (Javois), 64 ans, députée sortante, ancienne directrice générale adjointe d’un hôtel (Saint-Martin). Suppléante : Sylviane Judith, 51 ans, responsable ressources humaines (Saint-Martin).
- Daniel Gibbs, 54 ans, ancien notaire (Saint-Martin). Suppléant : Thomas Gréaux, 30 ans, ingénieur BTP, président de la Chambre économique multiprofessionnelle (Saint-Barth).
- Béatrice Cazé, 49 ans, sans profession (Saint-Martin). Suppléant : Charly Bertin, 32 ans, artisan peintre (Saint-Barth).
- Victor Paines-Stephen, 59 ans, gérant (Saint-Martin). Suppléante : Claudine Brooks, 54 ans, sans profession (Saint-Martin).
- Sabrina Rivere Bonzom, 44 ans, directrice de la plateforme entrepreneuriale ISMA (Saint-Martin). Suppléante : Daniella Rosey, 55 ans, adjoint administratif à l'hôpital (Saint-Martin).
- Frantz Gumbs, 68 ans, retraité (Saint-Martin). Suppléante : Melissa Lake, 43 ans, présidente de société (Saint-Barth).