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Élections législatives : Frantz Gumbs serein, Alexandra Questel combattive

Depuis la promulgation des résultats du premier tour de scrutin, samedi dernier, Alexandra Questel et Frantz Gumbs n’ont pas ménagé leurs efforts pour convaincre les électeurs des deux îles de se ranger de leur côté. En affichant toutefois des visages bien différents.

La campagne électorale des élections législatives s’achève ce jeudi soir. Pour Alexandra Questel (Divers droite) comme pour Frantz Gumbs (Modem), les cinq jours qui ont suivi la promulgation des résultats du premier tour, samedi 29 juin, n’ont pas été de tout repos. Rien de plus normal en une telle période pour des candidats. Néanmoins, c’est avec une posture très différente que les deux « qualifiés » pour le second tour sont allés à la rencontre des électeurs de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin.

« La voix du cœur à Saint-Barthélemy »
Avec son habituelle décontraction, le député sortant Frantz Gumbs, 70 ans, use de son expérience et dégage une apparente sérénité. Ainsi, lorsque sont évoqués les résultats du premier tour, il déclare : « Je les ai vécus avec une certaine satisfaction puisque je suis sorti largement en tête. Il y a eu une adhésion forte à la candidature d’Alexandra Questel à Saint-Barthélemy. C’est une personne qui mérite mon respect et qui a un avenir en politique. Elle a marqué son terrain à Saint-Barth et il est naturel que la voix du cœur du pays se soit exprimée. Je suis relativement en avance mais cela ne signifie pas que j’ai gagné. »
De son côté, la candidate Saint-Barth, âgée de 30 ans, mentionne notamment un taux de participation plus élevé qu’à l’habitude pour analyser le résultat du premier tour. « Lorsqu’on porte un projet, on peut faire bouger les foules, assure-t-elle. Je pense que les gens de Saint-Barthélemy connaissent mes compétences. Ils me voient au conseil territorial, en conseil exécutif. Le député sortant est en tête, ce qui n’est pas une surprise. »

Le bilan du sortant critiqué
Selon Alexandra Questel, le vote de ce samedi est en partie lié aux perspectives nationales. « Le député sortant représente la majorité présidentielle, rappelle-t-elle. Aujourd’hui, la question est de savoir qui va le mieux représenter nos deux îles au niveau national. Or, quand on observe le bilan du député sortant, on ne voit pas grand-chose. »
Quand est évoquée sa jeunesse, face à l’expérience de Frantz Gumbs, elle réplique : « Même si je suis jeune, je vais bénéficier du carnet d’adresse de Michel Magras (ancien sénateur) et de celui de Micheline Jacques, qui sont déjà installés. Ce sont des personnes qui peuvent et savent naviguer. Moi, je suis depuis deux ans dans l’opposition au conseil territorial, j’ai appris à trouver des terrains d’entente pour faire avancer les dossiers. A la différence du sortant qui était assis sur une majorité. »

« Je n’ai pas été inexistant »
Sur son bilan, Frantz Gumbs répète que « deux années ne suffisent pas à produire des résultats ». Il insiste sur le fait qu’il a « toute la légitimité pour poursuivre le contrat » qui lui a été confié en 2022. « Si on est élu (il inclut toujours sa suppléante Mélissa Lake, ndlr), il va falloir se positionner sur la palette nationale, rappelle-t-il. Cela a été mon cas depuis le début. »
Pour Alexandra Questel, une question se pose : « Dans une période aussi critique que celle d’aujourd’hui, le député sortant sera-t-il capable d’accomplir un travail qu’il n’a pas accompli en deux ans et demi ? » Sur sa supposée inefficacité, Frantz Gumbs répond : « Il n’est pas vrai que j’ai été inexistant. Que l’on ne sache pas exactement ce que j’ai fait ne veut pas dire que je n’ai rien fait ! J’améliorerai la communication autour de mes travaux. Je garde la même détermination. »

« Confrontation entre les deux îles »
Par ailleurs, le député sortant regrette « l’image d’une confrontation entre les deux îles » pour ce second tour. Celle-ci aurait pu se cantonner à une opposition entre deux candidats au profil bien distinct. Néanmoins, l’association de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin en une seule et même circonscription pour la députation, alors même que chaque île dispose de son sénateur, devait fatalement entraîner un jour une telle situation. Seuls les discours et les postures des candidats et de leur entourage apportent un climat plus conflictuel. Sans omettre la situation politique pour le moins dégradée qui s’est installée à Saint-Barthélemy depuis plus de six mois.
Quoi qu’il en soit, samedi, les électeurs de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin vont devoir choisir : l’expérience et la continuité avec Frantz Gumbs ou la jeunesse et la détermination avec Alexandra Questel.
    
 

Journal de Saint-Barth N°1574 du 04/07/2024

2e tour des élections législatives
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