Pour les sénateurs, cette période de l’année s’avère un peu plus calme qu’à l’habitude. A tout le moins dans les travées du Palais du Luxembourg, à Paris. Car les membres de la chambre haute du Parlement profitent généralement de cette accalmie pour conduire des missions au sein des délégations dans lesquelles ils travaillent tout au long de l’année. C’est la raison pour laquelle Saint-Barthélemy a accueilli, le vendredi 21 avril puis le lundi 24, deux délégations venues de Paris afin de s’enquérir de la situation réelle de l’île.
La première mission était conduite par Annick Billon, sénatrice de Vendée et présidente de la commission aux droits des femmes et à l’égalité des chances. La deuxième par Catherine Deroche, sénatrice du Maine-et-Loire et présidente de la commission des Affaires sociales. Chacune d’entre elle a répondu aux sollicitations de Micheline Jacques, sénatrice de Saint-Barthélemy et vice-présidente de la délégation sénatoriale aux outre-mer, qui a insisté pour que ces deux commissions effectuent le déplacement sur l’île pour en prendre le pouls, après avoir passé trois jours en Guadeloupe et une journée à Saint-Martin.
« Nous effectuons une mission conjointe avec la délégation aux outre-mer afin de travailler sur la parentalité dans les territoires d’Outre-mer car il y a des spécificités qui doivent être prises en compte dans l’élaboration de la loi et de la norme, explique Annick Billon. Bien souvent, sans venir sur place, on n’a pas la possibilité de se rendre compte de la difficulté. Or, on le voit, il existe des différences à la marge, dans la dentelle, que l’on ne peut pas comprendre depuis la métropole. Sans cela, il est difficile de savoir jusqu’où peut aller la différenciation, car ces différences sont à la fois culturelles, territoriales, mais aussi de normes parfois inadaptées. » Les sénatrices de la commission aux droits des femmes sont évidemment allées à la rencontre du président de la Collectivité, Xavier Lédée. Sur la question de la parentalité, la sénatrice explique que le manque de financement est un des problèmes qui ont été évoqués, tout comme les difficultés liées à l’identité en raison des naissances à Saint-Martin, les compétences en matière de garde d’enfants, et le logement. « On n’a pas vu les mêmes choses sur les trois territoires et la PMI semble très bien fonctionner à Saint-Barth, ce qui est une bonne chose », constate-t-elle.
Visite de l’Ehpad de Gustavia
Micheline Jacques s’est dite «touchée de l’attention » portée à Saint-Barthélemy par ses collègues du Sénat et adresse ses félicitations aux personnes du service social de la Collectivité. « La qualité de leur travail est reconnu lors de mes échanges en Guadeloupe ou à Saint-Martin avec les différents services », assure l’élue.
Après un week-end relativement calme, la sénatrice a accueilli la présidente de la délégation aux Affaires sociales Catherine Deroche, sénatrice du Maine-et-Loire. Les sept autres membres de la commission étant restés en Martinique, où ils ont effectué une mission les jours précédents. « J’ai été sollicitée par Micheline Jacques pour étudier les problématiques de la santé, de la famille, du vieillissement et plus largement de l’emploi », a-t-elle expliqué. La sénatrice a notamment visité l’Ehpad de Gustavia. « J’y ai rencontré une équipe de qualité, du personnel qualifié et motivé, assure Catherine Deroche. Mais qui rencontre des difficultés, notamment en raison du manque de personnel. » Et d’insister, comme la sénatrice Annick Billon, sur l’importance de se déplacer. « Il n’y a rien de tel que d’aller sur le terrain, lance-t-elle. En attendant un texte sur le bien vieillir qui devrait passer en juin devant le Sénat, je vais m’efforcer de faire remonter les besoins spécifiques de Saint-Barth. » Une « remontée » que Micheline Jacques surveillera certainement. Car, elle le rappelle : « A l’Ehpad, il y a 28 résidents pour 30 lits avec deux aides-soignants, deux infirmiers et deux personnels chargé de l’entretien. La situation est difficile car la moitié des résidents est entièrement dépendante. »