Saint-Barth -

Conseil territorial : la charge de Saint-Barth d'Abord

Les conseillers territoriaux étaient réunis le jeudi 27 février en l’hôtel de la Collectivité pour examiner sept délibérations, dont celle consacrée au débat des orientations budgétaires. Une réunion qui a débuté par l’accueil d’une nouvelle conseillère, Cécile Rubino Tessier, qui intègre le conseil au sein du groupe Action-Équilibre à la suite de la démission de Caroline Maurel (groupe présidentiel).
Un vote à l’unanimité a entériné la validation de la composition des collèges de la Chambre économique multiprofessionnelle et la liste générale des électeurs habilités à participer aux élections de la Cem en avril prochain. Une énième modification du tableau des emplois a ensuite été soumise à l’examen des élus. L’occasion pour Bettina Cointre, deuxième vice-présidente et élue du groupe Action-Équilibre, de regretter la présentation en conseil territorial de créations ou de modifications de postes sans consultation préalable. Par onze voix (les cinq élus du groupe présidentiel et les six de Saint-Barth d’Abord) contre huit abstentions (les élus d’Action-Équilibre »), trois postes ont été créés (service foncier, adjoint et assistant gestionnaire à la direction des services techniques, chargé d’entretien et de maintenance) et neuf autres ont été modifiés (juriste, chargé des Affaires foncières, responsable administratif au sein des services techniques, référent handicap, régisseurs mis à la disposition de la Cem, agents recenseurs).
Une délibération concernait ensuite l’achat de deux maisons situées à Vitet. Des bâtisses dont le prix a été estimé à deux millions d’euros par France-Domaine. Or, c’est à un peu plus de quatre millions que la Collectivité accepte de les acquérir. La sénatrice Micheline Jacques, élue de Saint-Barth d’Abord, défend un amendement dans lequel elle estime que 2,8 millions est un prix « tout à fait acceptable ». De plus, elle remarque que la Collectivité «ne peut pas cautionner la spéculation immobilière ». L’amendement est rejeté à la majorité et la délibération adoptée avec onze voix favorables.

« Un vrai désordre »
Le président Xavier Lédée ouvre alors le débat d’orientations budgétaires. Pourtant, de débat il n’est pas question. Chaque président de commission présente son bilan dans une ambiance ouatée. Jusqu’à l’intervention d’Alexandra Questel. La conseillère territoriale du groupe Saint-Barth d’Abord se lance dans la lecture d’un texte aux forts accents politiques qui se veut sans concession pour la présidence de Xavier Lédée. Sur un ton ferme et décidé, elle déclare : « Aucun projet majeur n’a été porté par le président. Les écoles à Saint-Jean, le Stis, les quais Rockefeller, le parking de Gustavia, le prolongement du cheminement piéton entre Gustavia et le port de commerce, la ferme pédagogique sont tous des projets lancés avant 2022. Ce n’est pas faute de moyens, les finances de la collectivité sont saines. Des études en tout genre ont été lancées. D’ailleurs l’action qui doit découler d’une étude se fait toujours attendre - ce qui donne une impression générale d'immobilisme. » Sur le sujet de la construction de l’hôpital, pour lequel elle assure que Saint-Barth d’Abord porte « un projet innovant », elle remarque que « rien n’avance ». Elle estime que « les politiques publiques ont failli » au sujet de la construction d’un pôle handicap à Saint-Jean, pour lequel « aucune ligne n’est dédiée » au budget. Situation du service social « alarmante », un « vrai désordre » concernant l’aménagement du territoire, absence de «vision claire pour le territoire», dénonciation d’une «bureaucratisation de la Collectivité »… Rien n’est épargné au président Lédée, qui se défend en affirmant que de nombreux projets sont en cours de réalisation. « Il y a une réalité de ce que peut faire la Collectivité », soutient-il.
Après quelques échanges supplémentaires, les élus se séparent. Le vote du budget primitif est programmé pour le 27 mars.

 

Journal de Saint-Barth N°1606 du 06/03/2025

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