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Collectivité territoriale : le grand nulle part

Depuis plusieurs semaines, les spéculations vont bon train au sujet de l’évolution de la gouvernance au sein de la Collectivité territoriale. Car depuis la dislocation de la majorité, après la reformation du groupe Action-Équilibre conduit par la première vice-présidente Marie-Hélène Bernier, aucune avancée n’a été constatée. De quoi rassurer le président de la Collectivité, Xavier Lédée, qui voit planer de plus en plus haut au-dessus de sa tête la menace du dépôt d’une motion de défiance commune par les groupes Saint-Barth d’Abord (SBDA) et Action-Équilibre.
Certes, les treize élus des deux formations se sont réunis à plusieurs reprises depuis quelques semaines. Les derniers échanges datent du mardi 11 juin. Néanmoins, pour l’heure, rien de concret n’en est ressorti. « Nos rencontres sont allées dans le bon sens, affirme Romaric Magras, conseiller exécutif et chef de file de SBDA. Nous n’avons pas encore trouvé de point de sortie mais il y a eu pas mal d’échanges constructifs et ça avance dans le bon sens. » Même son de cloche du côté de Bettina Cointre et d’Action-Équilibre. « Pour l’instant, nous avons pas mal échangé sur la situation et sur de nombreux sujets, assure la deuxième vice-présidente. Mais aucune décision n'a été prise pour le moment. » Le grand nulle part, en somme.

« Reste la motion de défiance »
Bettina Cointre comme Romaric Magras évoque la possibilité d’une motion de défiance. « Cela fait partie des possibilités », confirme l’élue. « On aurait préféré passer par une dissolution du conseil territorial pour remettre les choses dans les mains de la population, mais le président n’y est pas favorable », affirme Romaric Magras, qui s’est entretenu avec Xavier Lédée le mercredi 13 juin. « Donc, selon la loi organique, il nous reste la motion de défiance », complète-t-il. Encore faut-il trouver un accord.
En effet, comme précédemment expliqué dans le JSB, une motion de défiance, qui vise à destituer le président en exercice, doit préciser les raisons de sa formulation et mentionner un nom d’élu pour prendre la place du président. Par conséquent, il est interdit de se «louper ». Si un accord n’est pas trouvé entre, au moins, dix des dix-neuf conseillers territoriaux sur un nom (Romaric Magras ? Marie-Hélène Bernier ?), la motion peut être rejetée. Xavier Lédée pourrait ainsi poursuivre son mandat. Dans une quiétude toute relative, mais avec la certitude que ses opposants et contradicteurs sont dans l’incapacité de s’entendre. Reste à savoir quelle est la configuration la plus profitable à la gouvernance de la Collectivité. Et, par extension, à la population de l’île.
Pour le moment, l’institution demeure engluée dans ses conflits internes. Avec des conséquences palpables au sein des services de la Collectivité, dont certains agents supportent de moins en moins bien les querelles d’écoliers qui parasitent leur quotidien professionnel. « Il faut sortir de cette impasse qui dure depuis six mois », lance Romaric Magras. Aux élus de Saint-Barth d’Abord et d’Action-Équilibre de trouver une solution.
La suite au prochain numéro... Peut-être avant la tenue du conseil territorial programmé le 27 juin, qui sait ?

 

 

Journal de Saint-Barth N°1571 du 14/06/2024

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