Saint-Barth -

"La reconnaissance n'est pas une vertu tropicale"

La défaite électorale n'est, pour Bruno Magras, qu'un concept très abstrait. Le président sortant de la Collectivité territoriale, élu sans discontinuer dès le premier tour de scrutin depuis 1995, avait annoncé le 10 février sa décision de quitter la scène politique. Néanmoins, il entendait maintenir son groupe historique, Saint-Barth d'Abord, en position majoritaire au conseil territorial. Pour ce faire, il en a confié les rênes à Romaric Magras, à ses côtés depuis 2017. Une majorité des électeurs de Saint-Barthélemy ont fait le choix de ne pas le suivre dans cette voie. "Vous dire que je suis heureux, non, déclare Bruno Magras. Je suis un peu déçu parce que je soutenais Romaric qui était issu de mon groupe. Mais manifestement, tout le travail qui a été fait au cours du dernier mandat n’a pas pesé grand poids. Maintenant, les gens veulent du changement, c’est un peu naturel. C'est au pied du mur qu'on verra les maçons! La réalité est que je ne peux pas vous dire que je suis particulièrement heureux de la manière dont je quitte le pouvoir. C’est une façon peu élégante que les électrices et les électeurs m’ont réservé. La reconnaissance n’est pas une vertu tropicale. C'est clair. Ce qui a été fait est fait. On ne peut pas revenir dessus. Xavier (Lédée, ndlr) a été élu avec son équipe mais cette équipe n'aura pas d'autre choix que de poursuivre les projets que nous avons lancés. Je laisse une Collectivité qui est véritablement sur les rails. C'est à eux de la maintenir. Il y aura, je crois, beaucoup de désillusion. Beaucoup de jeunes ont été élus et qui pensent qu'ils vont changer les choses d'un claquement de doigts. Ce n'est pas comme ça que ça se passe. On verra. L’avenir est devant cette jeunesse."

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